dimanche

R' humeur.


L'avantage de venir d'une petite ville, c'est que même quand les zonnards, les pochtrons et les lycéens changent de tête, on s'y sent toujours chez soi. Globalement, le pitch reste le même. Retourner sur Annecy, c'est comme revoir une saison de Friends, la 3 ou la 8, après tout quelle différence. Même herbe fraîche, mêmes paquets de chips, mêmes heures et lieux de rendez-vous. Avec les mêmes gens, bien sûr.

Les gens, je les aime. Tu vois de qui je parle. Dans votre patelin, vous avez votre bande de vieux poteaux du lycée (ou de votre ancienne fac, ou de votre collège, allez, on s'en branle), ça peut être une grosse plateforme de 25 gugusses comme un petit noyau de 3 "vrais" potes. Ce que vous appelez "vrais" potes. Alors bon, moi c'est entre les deux, disons. Et j'ai toujours eu une passion pour les dynamiques de groupes, pour les petites embrouilles locales et surtout, surtout, pour les joies partagées et autres conneries qui font que ta vie passe en 720p. Voir en 1080p. T'as compris.

Mais on a tous nos crises, avec nos moments de ras-le-bol. Chacun notre tour, on a notre lot de "fuck les gens", et des envies de se réfugier dans une Graoûte fort fort loin d'eux à tire d'elles. On les aime, pourtant. Mais parfois, bon, c'est un peu trop de haute définition.

Y'a un truc que j'ai compris, en partant enfin du nid familial, c'est qu'on grandit pas tous de la même manière, ni à la même vitesse : habitudes, train de vie, rythme de sommeil, alimentation, même ce qui se passe dans tes reins ça joue. 20 ans, c'est l'âge de l'envol, mon cul oui : c'est l'âge de la foire aux conneries. Tu te sens pousser une indépendance entre les derniers points noirs, tu sens un morceau de personnalité qui te déforme le slip mais en fait, en fait, on se ressemble tous : on fait pas notre vaisselle et on est en retard aux CMs. Pourquoi je te dis ça? Ah, oui. On grandit pas tous à la même vitesse, on a pas envie des mêmes choses aux mêmes moments. Ouais, ça peut sembler con, mais y'a un moment de vie où tu le comprends.

Alors, mes poteaux d'amour, dans leur montagne - dans NOTRE montagne adorée - aux abords de notre si joli lac, je sais pas quelle vitesses ils ont enclenchés, mais c'est plus la mienne, c'est sûr. Donc déjà, y'a un écart de rythme. Mais en plus, j'ai carrément l'impression qu'on est plus sur la même route.

Sérieusement. On en est revenu là, à se baver dessus, à se monter des mythos, à jouer aux drames, et à se mêler des fesses des autres. On en est revenu là, ou peut-être qu'on en est jamais parti. Enfin, moi, ça me gave qu'on se préoccupe de qui se glisse dans qui, de qui a voulu quoi, et du contenu de quelques putains de sms. Y'a plus aucun filtre critique. Critique ! Il est passé où, votre esprit critique, les poteaux? Vous l'avez fait tourné à 70° avec la housse de couette de votre frangine?

Vous écoutez vraiment tout ce qu'on raconte?
Vous répétez vraiment tout ce qu'on raconte?
Sérieusement, vous en êtes resté là?

A baver, à glousser, à raconter n'importe quoi sans même vérifier si c'est vrai, et surtout, surtout, sans faire attention sur qui vous marchez. Passer l'été dans cette ambiance, moi, ça m'angoisse, alors j'espère juste que d'ici le 1er juillet, ça va se calmer un peu.

Sinon, je passerais l'été avec quelques trios, quelques quatuors imperturbables, les rares qui ont su me rafraîchir lors de mon dernier passage parmi vous : les gars, vraiment, vous aviez presque raison sur tout. Presque toujours un temps d'avance, gavés avant l'heure de ce qui m’écœure tardivement, vous aviez déjà compris ce qu'était l'intimité alors que moi, je sors à peine de ma crasse adolescente.

Pour les autres, je vous aime toujours aussi fort. Mais y'a urgence, enlevez le surplus de cérumen. Si vous me trouvez mauvaise, moi je vous trouve un peu rapide dans le jugement. La toque vous va très mal.

On est tous des gosses. Tâchez de vous en souvenir.


1 commentaire:

  1. Raaaooooh :(
    Je pensais pas que tu étais dans cet état là... :/
    Si je peux faire quoi que ce soit, un coup de sms ou de FB je suis jamais loin.
    Allez, on y croit, on passera l'été à faire griller des grillons au chocolat sur un barbecue pendant un de nos éternels campings ! :D

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