samedi

Le laïus de la célibataire


S'il y a une chose que je ne supporte vraiment pas chez moi, c'est ma capacité à l'auto-caricature. Ma maman me le dit souvent : "Ne deviens pas une caricature de toi-même!". Ami lecteur, tu dois savoir que ma maman a presque toujours raison, et qu'elle dit des trucs vachement bien (contrairement à la tienne, qui suce des pégases).

Mais il y a quelque chose que ma maman oublie, c'est le potentiel créatif de la caricature. Et que quand on écrit vite fait, il nous en faut une bonne dose pour démarrer (on peut en discuter, si vous voulez). Je pars du principe que rien ne se fait sans caricature. Ok, ok, il faut couper les grosses ficelles et détruire les bases pour s'émanciper du carcan des etc, etc, etc. Alors je suis peut-être pas une pointure en matière d'écriture, mais les grosses ficelles, ça marche.

Et je refuse d'écrire des trucs qui ressemblent à ça : http://ruthgarbage.canalblog.com/   sous prétexte d'être une originale. Oh non, c'est trop bon, je vous donne un extrait, je ne résiste pas, préparez vos sceaux à vomi :

La course à la recherche de la cible noire emmène le cerveau vers le silence infini. Peut-on pourtant désigner l'ascension du corps de brume, comme une montée sinusoïdale vers un objectif utile ? Chacun est libre de définir la réponse à cette question dans la lecture des cavités du visage. La pluie n'est qu'un immondice destructeur de la parole du veilleur, c'est pourquoi le coureur cherchera à en faire abstraction. Le sport est-il cependant un suicide intellectuel ?"

Voilà, si c'est votre kiff, pourquoi pas, hein ...

Donc, aujourd'hui, je fais un laïus très, très mainstream. Eh oui, je fais partie des gens qui disent "mainstream", même si ça fait hipster au possible. Décidément, toutes ces digressions nous emmène loin du sujet : le laïus de la célibataire !

" Ah, qu'il est bon d'être seule et libre ! " clament-elles. Enfin, clamons-nous, puisque comme vous lisez la gazette locale, vous savez que je suis livrée à moi même pour la première fois depuis bien, bien, bien longtemps. Mon dernier célibat total (j'entends : pas le moindre morceau de mouche ou de vermisseau, pas d'amourette en vue, rien de rien, walou) remonte à des temps immémoriaux. Non pas que je cherche à me la péter, hein ! It's just a fact.

Comme je ne sais parler que de moi, je vais d'abord vous dire ce qu'il y a de VRAI dans ce laïus, en vous racontant un peu mes tribulations. Après, on passera à ce qui est FAUX dans cette caricature de merde.

Je me suis fais cette réflexion alors que j'étais assise sur le rebord d'un cliché. Enfin, le rebord de ma fenêtre, les pieds nus chauffés par le soleil pendant dans le vide, feuilletant un magazine... savourant un jour d'été dans une pose très teenage, yeux mi-clos, cigarette en main. Oui, je ne fume qu'en cas de cliché. Et il s'est passé un truc étrange, un peu comme quand vous ... bref, y'a des instants qui deviennent savoureux d'un coup. Vous avez vu milles rebords de fenêtre et milles magazines, fumé milles clopes sous milles soleil, mais ce rayon-là à cet instant-là, il est parfait. Tout est parfait.

Eh bah depuis que je suis on my own, je retrouve des tonnes de petits plaisirs. Non pas que mon ex était un terroriste, hein, non, mais disons que je passais à côté de ces moments là quand il n'était pas dans les parages. Je ne faisais plus vraiment attention. La clope à la fenêtre n'est qu'un exemple, une image pour dire : quand vous êtes seule, vous devenez très vite "enfin" seule. Il n'y a que vous. Vos ongles de pieds, votre culotte, vos racines de cheveux, vos crottes de nez.

Et soudain, vous n'avez plus envie de faire d'efforts. La tenue, déjà. Ensuite, la parole. Il n'aimait pas un mot, une expression, un sujet de discussion? Vous portiez peut-être du jaune pour lui faire plaisir, j'en sais rien. En fait, vous n'avez jamais aimé le jaune. Oh, oui, avant, vous aimiez bien, mais maintenant, vous avez revu votre copie sur le jaune, sur le parti socialiste, sur les bienfaits des épinards, sur le base jump, que sais-je. Non, vous n'étiez pas sous contrôle, bien sûr : simplement, vous avez avancé avec quelqu'un. Et quand on marche avec quelqu'un, on l'apprivoise. On s'adapte. On découvre de nouvelles choses et on se complète grâce aux différences !

C'est ce qui est merveilleux dans un couple. Et c'est ce qui rend le célibat savoureux : personne ne vous complète. Vous pouvez vous complaire dans tout votre égoïsme, dans toute votre immaturité, votre irresponsabilité ! Vous redevenez une ado. Demandez à ma mère, en ce moment, elle a du mal.

Attendez, y'a plein d'autres trucs, encore ! Si vous êtes aventureuse, c'est juste le début de l'orgie. J'exagère, hein, mais vous saisissez l'idée. Je rappelle au passage que ceci est un blog, ce n'est pas la vraie vie, alors ne soyez pas jaloux, les amis : entrer dans un bar en sachant que la nuit vous appartient, c'est délicieux. Déjà, vous rencontrez du monde. Mais surtout, ça vous rend plus ouvert ! Je ne parle plus de vos cuisses, les amies : vous allez reprendre l'habitude de vous intéresser à une nouvelle personne. Une ? Des. Des tas de nouvelles personnes.

C'est grâce aux gens qu'on apprend qui on est. En tout cas, moi j'y crois : c'est par autrui qu'on se construit. Et en tant que célibataire, on rencontre beaucoup plus de monde. Cette fille a une copine? Pas grave, elle vous parle du traitement de la violence chez Tarantino, c'est kiffant. Ce mec est gay? Tant pis, il vous invite à l'expo de son frère qui est sculpteur, ça peut pas être pire que Ruth Garbage (voir plus haut, bande de cons).

Et on ne le dis pas assez, mais le sexe, c'est quand même cool.

Maintenant on passe au dark-side du célibat.
Ah, qu'il est bon d'être seule et libre ! " clament-elles. Mais deux jours plus tard, on en est à " Ah, que je me sens seule et incomprise ! ". Si être seule attire du monde, ça n'attire pas forcément du beau monde. On se tape un ramassis de débiles qui deviennent vite lourd. Eh oui, personne ne vous comprend. Mais surtout, quand vous rentez chez vous à quatre pattes, et que vous vous endormez sur le siège des toilettes, personne ne viendra vous aider. Quand vous perdez votre disque dur, même combat : vous êtes seule dans votre caca. Eh ouais.

Et pour ce qui est de la drague, alors là ... bonjour les embrouilles. Une fois que le coeur s'est bien reposé, il a envie de jeter son dévolu sur n'importe quoi : un peu comme avec un gamin qui se réveillerait dans un corps de trentenaire. Faut tout réapprendre. Ne pas s'emballer pour - eh ! Eh, stop ! Arrête, ducon, revient, c'est ton prof de maths, putain ! Vous voyez l'idée. Du coup ça devient un peu difficile de - eh ! Non, pas encore ! Reste ici, j'te dis ! 

Mais ça dépend des personnalités. La constante reste la suivante : au bout d'un moment, on a trop d'amour en nous, il faut bien que quelqu'un en prenne un bout. Mais on continue de dire " Ah, qu'il est bon " et d'entretenir le stéréotype de la jeune femme célibataire heureuse de vivre. Il y a toujours anguille sous roche. Attention, attention : à nos âges ! Bien sûr, que des gens restent célibataires et sont heureux, le couple n'est pas le seul et unique moyen pour atteindre du bonheur ! Je suis pas conne.

Ce qui est problématique, c'est quand on a envie de profiter de son célibat pour s'amuser un peu. Alors là, c'est la foire aux emmerdes : libertine, salope, catin, etc. En gros, vous acceptez de coucher avec n'importe qui. Si c'est ce qui se dit de vous, changez d'amis, il n'y a rien d'immoral à refuser de coucher avec la même personne pendant plus de deux mois, ou de refuser d'appelle ça "une relation de couple". Ce qui arrive à vos petites fesses toutes douces ne regarde que vous, après tout. Attention à ceux qui flairent votre sympathique ouverture, et qui pensent que les badge VIP sont gratuits. Donc, des déceptions, des jalousies, des faux-semblants ... et de l'autre côté, on peut gaffer aussi, et devoir dire des choses pas très amusantes pour se faire lâcher la grappe.

Globalement, ce qui m'agace dans les laïus de célibataires, c'est cette espèce de fierté arrogante à être seule, comme si c'était un choix. Comme si la réalisation de soi en tant qu'être humain, en tant que femme, résidait dans le fait de vivre sans personne à côté de soi. C'est ridicule. L'amour est partout, pas besoin d'un couple pour s'en rendre compte : l'amour, c'est votre frangin qui vous prête un DVD et qui dit rien quand vous lui dîtes que vous l'avez perdu. L'amour, c'est votre coloc qui vous tient les cheveux quand vous vomissez et qui vous borde en faisant des blagues douteuses, alors qu'il est super inquiet. L'amour, c'est quand on vous ta-pote l'épaule, pour vous dire que ça va aller, que ça va passer, que le reste est plus important.

Les célibataires imbuvables sont ceux qui n'ont pas compris ça, et qui pensent que " L'amour, c'est de la merde ". Les célibataires imbuvables sont celles qui pensent qu'être féministe, qu'être indépendante et forte, c'est refuser de sortir avec un homme : et donc, c'est encore se définir en fonction d'eux (échec total). C'est surtout croire que le célibat, comme le couple, est un choix de vie.

Ok, ok, ça va paraître extrême, mais est-ce qu'on a vraiment le choix? Je veux dire ... j'ai beau dire que j'ai "choisi " d'être seule, c'est pas tout à fait vrai. Ok, j'ai participé à la rupture d'origine, et je ne cherche pas à me remettre avec quiconque. Mais si un jour, devant ma porte, y'a une jolie petite rousse ou un grand brun qui me retourne l'estomac, est-ce que j'ai vraiment le choix? 

Maintenant que vous connaissez mon style de proie, veuillez m'envoyer toutes les petites rousses et tous les grands bruns que vous connaissez, merci bien.

Si vous voulez réagir à mes horreurs, je vous en prie ! Je trouve que ça manque cruellement de débats, ici. Alors pitié, pitié, dîtes moi que j'ai tort. 


Prenez soin de vos narines !




Appel aux génies scientifiques !


Amis des labradors, bonsoirs !

UNE FILLE NUE + UN CHAT
= VOUS REGARDEZ CET ARTICLE
J'ai un truc à vous demander, remettez vite vos doigts dans vos nez, histoire de rester concentrés. Ok, here we go.

Je ne crois pas que vous connaissiez la Théorie du Bluff-Éponge. Non, vraiment, ça m'étonnerait, vu que c'est moi qui l'ait inventé : le Bluff-Éponge, c'est une technique ninja à visée socioculturelle qui est à la portée de tous, avec un peu d'entraînement. Mais entre de mauvaises mains, cette technique ancestrale peut être instigatrice de grandes souffrances ...




Non, attendez, je vais commencer par le service que je vous demande, sinon je vais vous perdre !

Voilà, comme vous le savez, je suis un ersatz d'écrivain, et...
... comment ça, t'étais pas au courant?!
... sérieusement, tu croyais quoi, que j'étais une pauvre blogueuse sans expérience, sans ambition, sans chalutier ?! Putain, mais l'écriture, c'est ma vie, merde, d'où tu me parles, là ?!


LOUTRE.
Bref.
Mes camarades de toujours se souviendront de mes grands chefs d'oeuvre (Square, Heckling City, Le Dernier Testament (La Bible comme vous ne la lirez plus jamais), Que sont-ils devenus) et seront contents de savoir que je me sors enfin les doigts du cul après deux années de néant créatif. Pendant ce temps là, j'écrivais des chansons et je faisais des vidéos sur le net, on ne peux pas tout faire.


Alors, mon nouveau projet, c'est un truc génial, qui se résume en une ligne :
PUTE BIONIQUE DU FUTUR

Je vous en dis pas plus. Mais vous allez kiffer votre race.




Je fais ici appels aux petits génies que j'affectionne le plus : les spécialistes de SF, les pros des paradoxes temporels, les experts en nano-technologies. J'ai besoin de connaissances pas forcément extraordinaires, mais suffisantes pour me projeter d'ici 3 ou 4 siècles. Génies scientifiques, je vous ai moqués, je vous ai raillés sans vergogne, maintenant j'ai besoin de vous et j'implore votre pardon.

Alors, TOI, camarade, que tu connaisses bien ou que tu ignores la personne fantastique que je suis, il te suffit d'un petit commentaire ici-bas pour que je te joigne, que je t'explique mon projet fou, et que tu me dises si ça vaut le détour. J'ai besoin de tes conseils, de ta rationalité et de ton imagination à toute épreuve !

Les articles sont comme les pénis : s'ils sont trop grands, ils se brisent en deux en essayant d'entrer. Alors je m'arrête là, je parlerais de la théorie du Bluff-Éponge plus tard !

Prenez soin de vos narines.




dimanche

R' humeur.


L'avantage de venir d'une petite ville, c'est que même quand les zonnards, les pochtrons et les lycéens changent de tête, on s'y sent toujours chez soi. Globalement, le pitch reste le même. Retourner sur Annecy, c'est comme revoir une saison de Friends, la 3 ou la 8, après tout quelle différence. Même herbe fraîche, mêmes paquets de chips, mêmes heures et lieux de rendez-vous. Avec les mêmes gens, bien sûr.

Les gens, je les aime. Tu vois de qui je parle. Dans votre patelin, vous avez votre bande de vieux poteaux du lycée (ou de votre ancienne fac, ou de votre collège, allez, on s'en branle), ça peut être une grosse plateforme de 25 gugusses comme un petit noyau de 3 "vrais" potes. Ce que vous appelez "vrais" potes. Alors bon, moi c'est entre les deux, disons. Et j'ai toujours eu une passion pour les dynamiques de groupes, pour les petites embrouilles locales et surtout, surtout, pour les joies partagées et autres conneries qui font que ta vie passe en 720p. Voir en 1080p. T'as compris.

Mais on a tous nos crises, avec nos moments de ras-le-bol. Chacun notre tour, on a notre lot de "fuck les gens", et des envies de se réfugier dans une Graoûte fort fort loin d'eux à tire d'elles. On les aime, pourtant. Mais parfois, bon, c'est un peu trop de haute définition.

Y'a un truc que j'ai compris, en partant enfin du nid familial, c'est qu'on grandit pas tous de la même manière, ni à la même vitesse : habitudes, train de vie, rythme de sommeil, alimentation, même ce qui se passe dans tes reins ça joue. 20 ans, c'est l'âge de l'envol, mon cul oui : c'est l'âge de la foire aux conneries. Tu te sens pousser une indépendance entre les derniers points noirs, tu sens un morceau de personnalité qui te déforme le slip mais en fait, en fait, on se ressemble tous : on fait pas notre vaisselle et on est en retard aux CMs. Pourquoi je te dis ça? Ah, oui. On grandit pas tous à la même vitesse, on a pas envie des mêmes choses aux mêmes moments. Ouais, ça peut sembler con, mais y'a un moment de vie où tu le comprends.

Alors, mes poteaux d'amour, dans leur montagne - dans NOTRE montagne adorée - aux abords de notre si joli lac, je sais pas quelle vitesses ils ont enclenchés, mais c'est plus la mienne, c'est sûr. Donc déjà, y'a un écart de rythme. Mais en plus, j'ai carrément l'impression qu'on est plus sur la même route.

Sérieusement. On en est revenu là, à se baver dessus, à se monter des mythos, à jouer aux drames, et à se mêler des fesses des autres. On en est revenu là, ou peut-être qu'on en est jamais parti. Enfin, moi, ça me gave qu'on se préoccupe de qui se glisse dans qui, de qui a voulu quoi, et du contenu de quelques putains de sms. Y'a plus aucun filtre critique. Critique ! Il est passé où, votre esprit critique, les poteaux? Vous l'avez fait tourné à 70° avec la housse de couette de votre frangine?

Vous écoutez vraiment tout ce qu'on raconte?
Vous répétez vraiment tout ce qu'on raconte?
Sérieusement, vous en êtes resté là?

A baver, à glousser, à raconter n'importe quoi sans même vérifier si c'est vrai, et surtout, surtout, sans faire attention sur qui vous marchez. Passer l'été dans cette ambiance, moi, ça m'angoisse, alors j'espère juste que d'ici le 1er juillet, ça va se calmer un peu.

Sinon, je passerais l'été avec quelques trios, quelques quatuors imperturbables, les rares qui ont su me rafraîchir lors de mon dernier passage parmi vous : les gars, vraiment, vous aviez presque raison sur tout. Presque toujours un temps d'avance, gavés avant l'heure de ce qui m’écœure tardivement, vous aviez déjà compris ce qu'était l'intimité alors que moi, je sors à peine de ma crasse adolescente.

Pour les autres, je vous aime toujours aussi fort. Mais y'a urgence, enlevez le surplus de cérumen. Si vous me trouvez mauvaise, moi je vous trouve un peu rapide dans le jugement. La toque vous va très mal.

On est tous des gosses. Tâchez de vous en souvenir.


samedi

Calme toi, putain




Qu'est-ce que ça m'insupporte, ces gens qui sont pas en colère. Comment on peut ne pas être en colère? Comment tu peux dire - devant moi, devant moi - que tu pardonnes et que t'excuses, comment tu peux - devant moi, putain ! Qu'il faut se calmer, qu'il faut encore un peu de patience, que la vengeance ça mène nulle part.

J'voulais pas crier, pardon, j'voulais pas crier. Reste encore un peu, ça faisait longtemps que j'étais pas aussi moins pire.

Mais ouais, je râle, et alors ? Tu râles pas, toi, peut-être? Comment tu fais pour pas être en colère, pour dire que tu détestes personne, ou en tout cas pas assez pour cogner dessus? Je supporte pas ça, moi, les gens qui sont calme. Si t'es calme c'est que t'as pas mal, si t'as pas mal alors me parle pas. Sérieux, faudrait quoi encore, faudrait s'allonger devant eux? Tu peux pas détester personne, y'a tellement de connards, y'a tellement de dangers dehors, me dis pas que t'as jamais eu envie de donner une beigne. Y'a tellement de trucs pas justes, de trucs affreux.

J'voulais pas crier, pardon, j'voulais pas crier. Reste encore un peu, ça fait longtemps que je m'étais pas sentie aussi moins mal.

Devant moi, devant moi, tu vas pas me dire que tu laisserais passer? Que t'hocherais la tête, non mais y'en a marre de ces bons sentiments, moi aussi j'suis allé au cathé. Moi aussi j'ai lu la Bible, connard, c'est pas pour ça que je suis calme et que j'arrive à avaler ça. Si pour toi tout s'oublie et tout se pardonne, si ça glisse sur toi c'est que t'as pas mal, que t'as jamais eu mal. Y'a aucune putain d'écharde qui dépasse de toi, t'as la peau lisse, t'es juste un gosse. Tu les sens pas, les vibrations, quand t'es plein de pieux et que tu te cognes aux murs. Tu sens rien, t'es rien du tout.

J'voulais pas crier, pardon, en fait j'voulais pas crier sur toi. Tu m'as rien fais. T'essaye juste de te faire croire que t'es un type bien, après tout, c'est louable, au moins t'essaye, mais je peux vraiment pas. Quand je les vois - y'en a encore même à nos âges - qui prennent l'air étonné et qui disent non, vraiment, j'ai jamais haï, j'ai jamais cogné, j'ai toujours fais un effort... Ils doivent se dire des trucs du style "allez, passe à autre chose". Ils te prennent pour un fou. Tu te sens pas devenir fou, toi?




jeudi

MAKE . GOOD . ART .



"   When things get tough, this is what you should do: Make good art. I’m serious. Husband runs off with a politician — make good art. Leg crushed and then eaten by a mutated boa constrictor — make good art. IRS on your trail — make good art. Cat exploded — make good art. Someone on the Internet thinks what you’re doing is stupid or evil or it’s all been done before — make good art. Probably things will work out somehow, eventually time will take the sting away, and that doesn’t even matter. Do what only you can do best: Make good art. Make it on the bad days, make it on the good days, too.  "

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"  I hope that in this year to come, you make mistakes.

Because if you are making mistakes, then you are making new things, trying new things, learning, living, pushing yourself, changing yourself, changing your world. You’re doing things you’ve never done before, and more importantly, you’re Doing Something.

So that’s my wish for you, and all of us, and my wish for myself. Make New Mistakes. Make glorious, amazing mistakes. Make mistakes nobody’s ever made before. Don’t freeze, don’t stop, don’t worry that it isn’t good enough, or it isn’t perfect, whatever it is: art, or love, or work or family or life.  "



"  Whatever it is you’re scared of doing, Do it.

Make your mistakes, next year and forever.  "





mercredi

Pourquoi The Hardliners vaut le détour



Salut les p'tits loups !
Dans mes promesses récentes, je devais vous parler de théâtre, mais aussi de littérature en tout genre. Alors on va pas s'attaquer au gros morceau tout de suite, hein, je sais pas quelle heure vous avez mais moi j'ai sommeil.

Aujourd'hui, je vous parle juste de The Hardliners.
"Juste", c'est quand même pas très sympa, mais vous avez compris l'idée. The Hardliners, c'est un web roman sur internet, et si t'es pas totalement con, je n'ai pas à t'expliquer le concept du web roman : dans celui-ci, on suit le brave ... enfin, le sympathique ... ok, on suit un mec absolument imbuvable à l'existence vaine qui s'appelle Harry et qui écrit un bouquin. Une maison d'édition finit par reconnaître son (talent?) acharnement, et à partir du moment où il va être publié, la vie vacille. En fait, elle vacillait déjà un peu avant, la vie : des études ennuyeuses, une famille bancale, des vagins aléatoires...

Bref, The Hardliners, c'est le quotidien d'un paumé sur son chemin au milieu des faux jetons, des hypocrites et des ignorants, le parcours d'un type pas fameux mais pas mauvais non plus.


I - Alors, pourquoi je n'aime pas The Hardliners.

Je n'aime pas Harry, j'ai envie de lui mettre des claques, tellement c'est une caricature de lui-même : phrases interminables et alambiquées, périphrases, métaphores lourdes et obscures, quoi qu'il ait envie de nous dire il le dit mal. Parler bien n'est pas parler clair, et parfois, je comprends rien à ce qu'il jacte. Tu es comme moi, t'as déjà assez de charabia théorique en cours, t'as pas en plus envie que ton divertissement quotidien soit aussi lisible qu'une notice Ikea traduite par Jung. Je n'aime pas Max, le meilleur pote d'Harry, parce que Max n'existe pas, et que je n'aime pas les fantoches. Je n'aime pas Sarah, qui est une lubie pornographique ridicule, je ne déteste rien de plus que des personnages qui sonnent creux tant ils ne sont inspirés de personne. On a souvent la sensation que l'Hardliner a envie de nous dire un truc, quelque chose de profond et de vrai, un truc fort, caustique, il prend son élan pour mettre une claque à nos idées reçues : une fois sur deux c'est une réussite. Les autres fois, trop de mots, pas les bons, et nous on scroll down. L'intention anti-consensuelle et provocatrice est louable, mais à trop grossir le trait, l'Hardliner crée l'effet inverse.


II - Maintenant, pourquoi j'aime The Hardliners. 

J'aime Harry. Et oui, ce miracle est possible ! Vous avez déjà du rencontrer ce genre d'homme. Vous arrivez dans leur vie à un moment bizarre, un moment charnière où ils sont enfermés dans des considérations sombres, mélodramatiques et très égocentrées : ils vous voient à peine. Vous n'êtes qu'une distraction, et vous contribuez à leurs théories cheloues sur la vie, les femmes, le sexe. Votre sexe, généralement, vu que c'est là qu'ils font le plus de dégâts avant d'aller jouer plus loin. Et si vous êtes un peu intelligentes, vous les détestez ces mecs-là. Pourtant, vous restez. 

On est toutes bien conne. Harry, il est attachant malgré sa dégaine d'enfant gâté suffisant, malgré son égo à tiroirs et sa perversion vomitive. C'est juste un gamin qui grandit pas beaucoup, ou plutôt qui croit grandir en se prenant de petites baffes gentilles : on a un peu envie qu'il crève, et un peu envie qu'il nous embrasse. Drôle de fascination ! Et cette fascination, elle vient du style de l'Hardliner. Alors autant j'ai craché sur les périphrases, autant j'ai pu baillé et lever des sourcils dans tous les sens, autant les 3/4 du style sont impeccables. 

Du bref, de l'efficace, du mordant. Déjà, c'est drôle, je vais pas vous mentir, moi je me fends la poire. Ensuite, c'est pertinent, précis, ça va au coeur des choses, et c'est l'instant linguistique que vous attendiez tous : "hardliner" ça veut dire "jusqu'au-boutiste". Pour l'instant y'a que 5 épisodes, je sais pas encore bien dans quel bout il nous emmène, mais y'a quelques moments mythiques et des tournures magiques à ne pas rater. C'est ça qui fait qu'on ralentit le scroll down, et qu'on reste. Comme avec ces même mecs chelous. Attachement / détachement, si vous êtes sociologue vous savez de quoi je parle.


III - Pour finir, pourquoi The Hardliners vaut le détour.

Le fait que j'aime n'est pas un critère. The Hardliners vaut le détour parce que l'angle est original et presque authentique : le monde de l'écrit vu par un étudiant qui a tout pour réussir et autant pour se faire haïr. Même si la personnalité du personnage de Harry manque un peu de réalisme, c'est une lucarne tantôt acerbe et tantôt poétique sur des choses qui nous intéressent tous, à savoir la création, le succès, le sexe, la peur. L'hypersexualisation du récit peut vous piquer les yeux, et parfois elle est inutile, mais la plupart du temps elle donne du cachet à l'histoire, et nous donne un aperçu d'un rythme de vie qu'on a connu, qu'on a abandonné, ou dont on a rêvé.


Si vous ne l'avez pas encore détesté, alors rendez-vous sur The Hardliners.
Ici le premier chapitre pour vous mettre en bouche



mardi

Miasmes estudiantins


Un nouvel escadron d'emmerdes pour Anouck Champignon et sa bande. En fait, y'a pas vraiment de bande, c'est juste moi, toute seule.

L'idée, c'est que le disque dur de mon Emile (comprendre mon Asus violet) est MORT, avec à l'intérieur, toute ma vie. Allez, j'exagère : les deux derniers mois de vie non copiés sur Scott (comprendre mon disque dur externe). En deux mois, il s'était passé plein de trucs, notamment de nouvelles inspirations, des photos, des vidéos... mais surtout, mon MÉMOIRE DE FIN D’ANNÉE.

Alors c'est dans ces moments là qu'on a un joli clip-show avec une musique péchu où l'héroïne remonte ses guêtres et tape comme une folle sur son clavier pour ré-écrire son mémoire, sauver son année, sauver le pays et conquérir les coeurs de dizaines de petites gouinettes à peine mures.

Sauf qu'on est pas dans un Pixar, et que moi, j'ai beau me dire que j'ai 10 JOURS MAX pour rendre ce foutu mémoire, ça veut pas démarrer. L'instinct de survie ne fait clairement pas son boulot. Je reste bloquée comme une teubé, ça vient toujours pas, je dois souffrir de constipation sociologique chronique.

En attendant, quoi de pire. La chasse d'eau ne fonctionne plus, ce qui nous fait rester au niveau de vanne anale : j'enchaîne les visites d'appart sans trouver mon bonheur. Ah oui, parce que tu ne le sais pas, mais je déménage. Branle bas le combat, et j'attire ton attention sur cette expression formidable du "branle-bas". Après tout, je ne suis pas bien grande. Bref !

Sinon, pendant que je serre les fesses, je pianote sur une ancienne bécane, Aleister : sa batterie tombée en rade en septembre m'avait forcé à raquer 300 balles pour acheter le brave Emile, et Ali avait fini au placard. Il retrouve ici sa gloire passée, même s'il ne fonctionne que sur secteur, au moins, il s'allume et marche. Enfin, plus ou moins. Demain, Emile sera confié aux mains expertes des techniciens de la Fnac, qui repêcheront les documents nécessaires, et s'il ne peut être sauver, alors il faudra accueillir une nouvelle machine... Encore un bibelot cassé à mon palmarès de désastres technologiques. J'envisage d'ouvrir un cimetière personnalisé. 

Assez-t-il tout étant, j'ai toujours un job d'animatrice au Centre Social des Minguettes. Si vous connaissez Lyon alors vous connaissez les Minguettes, et si vous connaissez les Minguettes alors vous savez en quoi consiste mon travail... Je plaisante. C'était de très mauvais goût, j'adore mon taff, sauf que pour parfaire cette journée de merde, j'ai eu 2 fausses crises de larmes, 4 accusations de flatulences, 8 dégradations de matériel et surtout, une échappée par la fenêtre. Oui, oui, par la fenêtre. Alors là, j'ai un peu craqué. Mais c'est toujours mieux que la semaine dernière, ou j'ai eu droit à "c'est quoi un pédophile" et une bonne douzaine de "salope" à sanctionner.

Du coup, un mémoire à rendre dans 10 jours, des mômes surexcités, un soleil qui pointe vite fait le bout du téton, le Festoch d'Animation qui approche ... Oui, si tu connais Annecy, la ville d'où je viens, tu sais qu'il y a un super Festival, et que c'est même le seul truc qu'on fait bien. Pourquoi je te racontes ça, sérieux?

Pour te résumer, comme d'habitude, c'est la course : j'ai une audition dans un mois pour entrer dans une école de théâtre qui me plaît beaucoup, mais beaucoup. Tu le sais, entrer dans quelque chose qui te plaît beaucoup, c'est pas toujours évident, encore moins évident que de faire des vannes aussi lourdes. En plus, ça va te paraître bizarre, mais j'ai écris un scénario. Genre, pour un court-métrage, et si j'arrive à faire tous les trucs importants (comme ECRIRE UN MÉMOIRE EN DIX JOURS) alors je pourrais le réaliser. Ou plutôt le faire réaliser. Tu m'as bien regardée? Tu crois que je sais tenir une caméra?

En fait, oui, je sais. Mais je me fais pas trop confiance.

Voilà, plein de projets et surtout plein d'emmerdes, plein de belles choses aussi, mais c'est vraiment pas le moment. Et puis ça vous regarde pas, surtout. Les bons trucs c'est surtout un boulot pour l'été, la web série qui avance, des gens passionnés et pas cons du tout qui changent le paysage, la fin de l'année, des films épiques et des impros géniales.

Bientôt, je vous parle du théâtre, parce que ça commence à bouillir sévère.
Bientôt, je vous parle du théâtre, et je vous reparle d'amour, aussi.


[ Sérieux, tu crois qu'avec tout ça j'ai le temps de baiser, moi? 
Je parle d'amour théorique, ducon. 
L'espoir en l'homme, la poésie, tout ça ... 
Laisse tomber ]


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La vidéo que je partage, là, juste en dessous, c'est mon coloc. Enfin, mon futur coloc, avec un peu moi aussi, et avec un gars chelou qui est fan de Batman. Et tout ça, bah c'est nous. Non, attends, il y a un but à cette vidéo, c'est pas parce que tu piges pas tout de suite qu'il faut pas essayer. Vas-y, essaye.

GIRLS JUST WANNA HAVE FUN - COVER
[ réalisé  par Romain Benkandil , avec Nicolalalère et Anouck Champignon ]

Et là, c'est juste moi et le futur coloc en question, Nicolalalère. Maintenant qu'on a trouvé le fan de Batman, on va pouvoir avoir une meilleure qualité vidéo / son (le cover de Girls just wanna have fun en est témoin).

MA MERE N'EST PAS UNE CASSEROLE DE PATES
[ montage by Anouck Champignon ]

Donc tu fais un effort, tu regardes.