samedi

Ne jamais parler que de soi.



 Y’aura toujours un petit imbécile pour dire que le siècle, que le système, que la technologie, que les grille-pains nous ont rendus égocentriques, fades et étriqués. Généralement, c’est un petit révolté contre ce grand Voldemort de la jeunesse : le système. Pardon, je m’exprime mal : j’adore les révoltés. Non seulement ils inspirent les générations, mais ils sont aussi les symboles de nombreux idéaux. Et puis, ils me font carrément bander. Passons. Je kiffe les petits révoltés. Mais franchement, y’en a qui se voilent bien la face.

Je ne parlerais pas du Voldemort aujourd’hui, je ne suis pas très en forme. Mon propos est simple : les gens parlent d’eux parce qu’il en a toujours été ainsi. Non, ce n’est ni la faute de FaceBook, ni la faute du capitalisme. Ouvre un peu Choderlos, et qu’est-ce que tu vois? Le balet, certes fantastique, de deux égoistes qui ne pensent qu’à leurs tétons respectifs. Ouvre un peu Balzac, aussi : qu’est-ce que tu vois? Des fortunes dilapidées, des femmes exploitées, des monstres d’avarice et de violence, des êtres lubriques et hypocrites.
Alors, vous me faites bien rigoler, avec votre siècle de la jeunesse repliée sur son univers, avec votre contre-égo en bandouillère, avec ces cervelles que vous croyez pourries, et avec ce que vous pointez comme les preuves du désintérêt de l’autre et de l’autosatisfaction.

L’homme ne parle jamais que de lui.

Il parle de ses conquètes, de ses violences envers autrui, il parle de la terre qu’il gagne, qu’il perd ou qu’il reprend. Il parle du sang qu’il a sur les mains, qui lui coule dans les yeux. Il parle des femmes, pour lesquelles il s’est battu, celles qu’il a aimé et celles qu’il a engendré, qui sont les perles d’un lendemain. Il parle des villes qu’il construit, la rue dans laquelle il a joué gamin, et celle dans laquelle il va mourir.


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