samedi

Dog Days / partie un



On va d'absurde en absurde. Il y a trois mois, je m’engueulais avec ma mère pour une histoire de pot de cornichons. Je déconne pas. La polémique exacte : quelqu'un (moi) avait laissé sorti un pot de cornichons qui avait passé sa journée au soleil. Absurde. Et hier, je tenais la main de ma mère alors qu'elle rendait son âme.


Mais on va en faire quoi, ma vieille, de ton âme? C'est bien beau, que tu nous l'ai refilé, pendant que je te lisais du Rimbaud et que mon père te disait qu'il était tant que tu lâche. Mais on va en faire quoi? Personne peut l'endurer, ta lumière, on a pas la place pour ta grandeur et ton extravagance, pour ta tendresse et ta justice. J'imaginais toujours que quand tu partirais, j'aurais un vieux mari ou une belle épouse pour me tenir la main, pour me montrer mes gamins et me dire : regarde, toi aussi, t'es une mère géniale. Regarde, tout ce que tu vas leur transmettre, avec moi. Mais hier, j'avais seulement 21 ans, et depuis pas longtemps, aucun mioche à l'horizon et encore moins de fiançailles.


Tu toussais. C'est tellement con, Maman, tu toussais, et on se disait, c'est dingue de tousser depuis si longtemps. Quand t'es parti à l'hosto, on se disait, c'est dingue d'y rester si longtemps. Puis les mots lâchés en désordre, cancer, poumon, ovaire, généralisé, métastases. Acceptation, courage, bataille, résignation, bordel de merde. Ensuite, les espoirs, en vrac, chimio, forces, autonomie, hôpital à domicile. T'étais là, Maman, y'a deux semaines, t'avais retrouvé ton chat et ton canapé, ton mari et ton fils, le micro-ondes capricieux avec le bouton start qui marche une fois sur deux, ta bibliothèque de magicienne savante, l'autographe d'Hugh Laurie dans les toilettes. Et moi, j'étais pas là. Je vomissais sans doute dans une cuvette, ou alors j'écrivais une chanson pourrie.

Mais j'arrivais. Je t'avais trouvé des foulards et un bonnet sympa, pour cacher ton crâne, j'arrivais en pensant qu'on serait devant nos émissions préférées, j'arrivais en pensant que tu serais à table avec nous, pour dire à Val de mâcher la bouche fermée, pour me dire que j'en fais toujours trop. J'arrivais, en pensant que la vie allait reprendre, et le prochain Noël, et le prochain été, et cet amoureux que je devais te présenter.

Et ils ont dit que tu étais trop faible pour une seconde chimio. Ils t'ont renvoyés là-bas, en pneumo. En pneumo, les filles sont belles et gentilles, on te propose du café (y'a même du lait pour les petites tapettes comme moi), on te serre l'épaule doucement, et surtout, surtout, tout le monde t'aimait en pneumo. La favorite du service. Mais ça pue la mort, et moi qui arrivais, j'ai senti la mort partout, partout, jusque dans ma gorge : dans la tienne, le cancer avait déjà pris sa décision. Tu pouvais à peine parler. Mais tu voulais qu'on te raconte, alors j'ai parlé du théâtre et de la socio. Quand tu pouvais plus, tu écrivais. Tu as écris "KK BOUDIN" quand j'ai dis que j'avais aimé Real Steel.

J'avais peur, mais j'avais confiance. Je suis rentrée sur Lyon dimanche soir avec la petite boule là où tu avais mal, en y croyant encore. C'est lundi que mon père a appelé pour le dire, pour le dire enfin, "C'est le début de la fin". Alors je suis venue tenir ta main.

Maman, tu étais pudique et tu étais humble, tu n'aimerais pas lire ce que j'écris. Mais je veux qu'ils sachent, tous, tous ceux que j'aime et tous ceux que je hais, que tu as murmuré "non" quand j'ai pleuré. Quand tu m'as demandé, quand tu m'as demandé, "tu veux que je parte?" jusqu'à ce que je dise oui. Oui, parce que y'a que ton cerveau et ton cœur qui marchent, parce que tu seras plus jamais debout et que tu chanteras plus, même si au fond tu chantais faux. Faut qu'ils sachent que tu me la donnée, ta bague de fiançailles, "pour toute ta vie", pour mon mari que tu connaîtras pas, ou pour ma femme, tu savais même pas ça, que je les aimais, les femmes. Faut qu'ils sachent que t'en pouvais plus mais que t'étais digne, et belle, et que sur ce lit qui puait la mort, tu nous as fait respirer l'amour.

Puis bientôt, il n'y avait plus de murmures. "Elle vous entend, elle vous entend encore" alors mon père te disait qu'il était temps de penser à toi, d'arrêter de t'accrocher pour nous. Qu'il était temps d'être libre. Moi je t'avais déjà tout dit, alors je te lisais Rimbaud, Baudelaire, Verlaine, tous ces cons qui avaient raison et que tu aimaient. Tu as versé une larme.


La suite est encore plus absurde. Tu nous aurais vus, Maman, aux pompes funèbres, en train de choisir une boîte en bois et une urne en résine, j'avais jamais rien vu de plus triste ni de plus drôle. Tout est absurde, tout ne ressemble à rien, et pourtant ça continue sans s'arrêter. Je t'ai choisi une super tenue, tu vas voir, tu vas aimer, et ce collier avec la petite danseuse en perle, et les petites sandales multicolores. Ce sera comme tu as voulu, simple, très simple, même si je tiens à la poésie et à la couleur.


Et après, bah ... après, faudra trier, faudra vendre ou faudra jeter, faudra tout changer ou ne rien toucher. Faudra que je grandisse sans toi. Un jour, je chanterais à mi-voix "Dog days are o-over, dog days a-are done".


Merci à tous ceux qui l'ont connue, et qui savent, comme moi, quelle femme elle était. Une battante, une impulsive, une rêveuse, une révolutionnaire. Elle était parfaite, douce et tendre, tolérante, pleine de valeurs. Elle était imparfaite, colérique et susceptible, trop catégorique. Elle était la meilleure mère que je puisse avoir, pleine de lumières et d'ombres, pleine de souffrances et de courage. Elle m'a appris à être aimante, forte, à tendre la main et à cogner s'il fallait. 


Une pensée me travaille, et elle est stupide. Ce fameux jour, quelque part dans les 11 ans, quand je suis venue te trouver paniquée par ce qui se passait au fond de ma culotte. Après des explications brouillons et des conseils approximatifs, tu as passé une main sur ma joue en disant : "Marie, écoute : à partir de maintenant, tu peux avoir des enfants". Et tu avais l'air très émue. Moi, je m'en foutais parce que j'en voulais pas, parce qu'à l'époque, je voulais être un garçon. Tu les verras pas, ces petits chiards qui te ressembleront tellement. Et le pauvre type, la pauvre nana qui me fera l'honneur de me compléter, aura du mal à calmer mes ardeurs quand je leur dirais "Ecoutez, écoutez qui était ma mère, écoutez qui vous avez dans le sang".





Maman, tu me manques. Je suis triste, et je suis en colère. Maman, tu as 44 ans à jamais, et c'est un âge insensé pour mourir. Mais je sais aussi que tu es en paix. Tu ne croyais pas au Paradis et tu n'avais pas peur du Néant, mais moi je sais. Je sais qu'il y a un long divan confortable, une belle bibliothèque pleine de tout ce qui a été écris depuis toujours. Il y a un petit jardin ensoleillé. Tu manges des M&Ms et il y a des chats qui ronronnent. Il y a un disque de Saez qui passe, ou de Miossec, de toute façon tu as tous les CD du monde à portée de main. Sauf Christophe Maé. A la télé, il y a une série sympa qui commence.




Bon voyage, ma Maman, mon Soleil. 




01/05/1969  -  24/10/2013

mardi

Les 40 visages du Diable


La grande nouveauté de BuzBook ! Bien qu'à mon avis, ce ne soit une nouveauté que pour moi : je découvre ça, ébahie, ébaubie, en toute apoplexie, alors que je viens de passer mon après-midi devant Disney Channel. Autant dire que j'étais déjà dans l'ambiance quand j'ai lu le panneau "Nouveau".


Face aux nouvelles actions des réseaux sociaux, je ressens toujours un mélange d'enthousiaste et de consternation, un peu comme devant Disney Channel justement : prenez l'exemple de la banque ahurissante émoticônes en forme de panda, de cactus, de singe bleu et ceux de "mon premier compagnon" qui sont plutôt flippant. Ah, et les "happy got lucky", aussi : vous rêviez d'envoyer des rouleaux de PQ souriants à vos amis pendant vos discussions enflammées, c'est maintenant chose possible. Enfin, ceux qui ont des iPhone savent déjà de quoi je parle...
Bref, l'adjectif "nouveau" est assez mal choisi pour nous prévenir qu'on peut désormais, sur BuzBook, "dire ce qu'on ressent ou ce qu'on est en train de faire". C'est vrai que c'est une sacré nouveauté. Donc, nous avons un choix incroyable, on peut dire en direct ce qu'on regarde, ce qu'on lit, ce qu'on écoute ... c'est vrai que les notifications Spotify, les invitations à Candy Crush et le mini-fil d'actualité des "j'aime" de vos amis, on était un peu perdu, y'avait pas assez d'infos.

Pour ce qui est des émotions, on est servi, avec 40 nouveaux smileys magnifiques que je vous montre tout de suite :

N'est-ce pas merveilleux? On remarque déjà quelque chose de frappant, sur ces 40 visages, 26 sont complètement cheatés car ils sont identiques. Oui, comme en témoigne mon joli petit montage, sachez que si vous vous sentez "seul" ou "stupide", ça revient au même, et que la nuance entre "en pleine forme" et "fainéant" est inexistante. Au niveau du faciès, en tout cas...


Pourtant, il y en a des mignons, hein. J'avoue que j'ai vraiment hâte d'utiliser le "vieux", le "perdu", l'"aimé", l'"irrité" et le "en sécurité", mais pour le reste, on s’aperçoit que si les nuances linguistiques survivent à la culture BuzBook, les expressions visuelles sont en voie de disparition. La mort de la frimousse, le décès de la grimace, l'extinction de la tronche est proche. Et je voudrais qu'on m'explique la différence entre se sentir "bien" et "confortablement bien".

Nous avons ici toute la panoplie de la parfaite attention whore, tous les outils du BuzBooker en mal d'amour : pour tuer une espèce, donnez-lui les clefs de l'expression facile. Avant, on pouvait préserver un minimum de pudeur, avec des smileys "basiques", ou alors faire confiance au manque d'imagination des désespérés dont les statuts se résumaient à "ptain moment dur a passé là.....". Vous avez trouvez dix euros par terre? Chanceux. Vous avez merdé avec votre besta? Coupable. Vous avez zonné pendant votre jour de congé? Fainéant. Vous passez le permis? Déterminé. Vous venez de piquer une tête? Frais. Votre nouveau coup de cul de l'été? Amoureux. Ou Merveilleusement bien, puis très vite Incertain, Déprimé, Seul et Horriblement mal.

Même plus besoin de raconter l'histoire, de jouer les exhalés à la vie de rêve ou les oscillateurs de balcon, un simple visage dira au monde votre sensation précise, votre mal-être ou votre joie la plus intime. J'attends avec grande hâte les prochains smileys, du style "Indigestion du Nouvel An", "Orgasme matinal", "Vous aviez raison j'aurais pas du me remettre avec mon ex", "J'ai peur pour mon avenir professionnel" et "Je vais la demander en mariage ce soir". Et le pire, c'est que la fille qui écrit ce papelard hypocrite adore envoyer des autocollants de petits chats sur BuzBook, des petits chats pâtissiers, des petits chats qui font du vélo, des petits chats qui dorment dans des cartons de pizzas. Qui rêve secrètement d'être un jour "en couple" sur BuzBook pour de vrai, et qui est transportée de joie si sa photo de profil fait plus de 60 "j'aime".

Je rêve aussi secrètement du moment où BuzBook sera passé de mode. Déjà, pour voir ce qui va le remplacer, et qui sera surement has been pour mes enfants à venir. Ensuite, pour voir ce que ça va nous faire. Je fais malheureusement partie du morceau de ma génération qui ne peut pas se passer de BuzBook, parce que j'y parle, parce que j'y partage, ou plutôt, parce que je crois y partager. Au final, c'est un outil comme un autre, et je crois contrôler la situation : ma façon compulsive d'utiliser Budy Poke prouve peut-être le contraire. Ou alors est-ce le symbole d'un détachement réel et d'une profonde ironie? 

Je vous laisse sur cette super vidéo qui m'fait dire que l'important, au fond, c'est de savoir qu'on est ridicule ! 




AU FAIT ! 
J'ai bien pris note de vos participations géniales au concours du Trophé Troimilcébo, et je m'y atèle !

... si tu m'aimes, alors tu aimes ma page.
Ce n'est pas de l'auto-tunes, c'est de la mise en abîme.



vendredi

Trouamilcébo


Les enfants, quand vous lirez cet article, vous serez peut-être le 3 000ème visiteur des Conditions du Conflit.
Pour l'occasion, je vous offrirais bien quelque chose de chic et de fonctionnel comme un épluche-légume, mais je sais que vous êtes bien au-dessus de ça ! Contrairement à moi, par exemple. Rapport à ma taille. Vous comprendrez.

3 000 ça fait beaucoup, surtout pour un petit blog qui ne provoque pas de rébellion, qui ne vous donne aucune recette de cuisine valable et qui n'est même pas toujours drôle. Je vous avoue que je voulais profiter des vacances pour écrire plein d'articles, sur plein de beaux sujets, mais comme avec le taff je suis aussi essorée que la salade dans vos Sub 30, je n'ai pas eu le temps. Alors, pour fêter les 3 000 visites du blog, je vous réserve trois surprises ! Des remerciement, une info en or et un concours improbable.


Déjà, je vais remercier tous ceux qui ont répondu présent à mon appel aux scientifiques pour mon projet de pute bionique du futur : ça m'a fait très plaisir d'avoir vos messages, même si je n'ai pas expliqué mon projet à chacun d'entre vous ! Il doit encore mûrir ...

VOS COMMENTAIRES ME FONT CECI

Mais de manière général, quand vous postez des commentaires, ça me fait chaud au coeur ! J'aimerais vous voir plus souvent. Et je me demandais si vous n'aviez pas des idées de génie. Je suis sûre que vous en avez plein, des thèmes d'articles, des défis à relever, alors cet été je suis toute à vous ! Ordonnez, j'obéis, et je suis certaine que de vos cerveaux complexes et bien huilés sortiront des merveilles.

Maintenant, pour pas non plus partir dans tous les sens, je vais centrer cet article sur un peu de culture, et sur le titre du blog : Les conditions du conflit. Vous êtes nombreux, très nombreux à ne PAS avoir posé la seule et unique question valable, à savoir : qu'est-ce que c'est que ce foutu titre. Alors je me dis que vous savez peut-être. Ou alors que vous n'êtes simplement pas curieux, mais je serais très déçue. Très, très déçue ...

J'ai démarré ce blog en septembre 2012, alors que j'entais en L3 de Socio et de Science Po à Lyon, après m'être usé les yeux sur Balzac et Villon en Khâgne. Il est de notoriété public qu' Anouck Champignon (moi-même) ouvre un nouveau blog tous les ans, en septembre, pour marquer le renouveau que symbolise la nouvelle rentrée. Ainsi ai-je ouvert "Hyposteak" lors de mon arrivée en prépa, "Entre les Genoux" pour la deuxième année, et avant, il y en a eu tant d'autres ! "Citseko", "Not a Blog", et pour les plus vieux, "No Dying Day" et "Link You"... 

HOW TO MAKE A BLOG
L'idée, c'est que chaque année, démarrer quelque chose de nouveau me semble tellement excitant que ça justifie un blog, selon mon système de valeur : le blog a alors une vague thématique, puis s’essouffle pour être remplacé en septembre prochain. Mais je vous annonce (pour ceux qui me suivent depuis "Tigerlily Grubb of Little Delving" et qui en ont ras les cacahuètes) que ce ne sera pas le cas pour Les Conditions du Conflit !

Vous avez bien entendu, ce blog survivra à ses grands frères et restera actif en septembre prochain. Les anciens articles ne seront pas supprimés, sauf si leur lecture vous donne vraiment des boutons.

Le titre vient d'une pièce de théâtre, "Art" de Yasmina Reza, dont je suis en train de lire un roman brillant, "Heureux les heureux". Cette femme est exceptionnelle, elle a une façon de décortiquer les rapports humains avec la férocité et la sensualité d'une lionne. C'est extraordinaire, si vous n'avez rien lu d'elle je vous conseille "Art" pour débuter. C'est l'histoire de trois potes, Serge, Yvan et Marc, qui s’apprêtent à se retrouver le temps d'une soirée. Mais Serge a fait une drôle d'acquisition : un tableau blanc, entièrement blanc, qui lui a coûté 20 000 franc. Le tableau suscite questions, suspicions, interrogations, puis très vite, angoisses et rages. Sur la toile vide, les trois hommes laissent exprimer leurs terreurs respectives.

C'est un magnifique tableau (haha) des relations d'amitié, plus précisément masculines mais pour moi le thème reste universel. L'amitié, donc, ou en tout cas les semblants d'amitié, mais aussi la fatigue de la 40aine, la peur du vide, et la peur de l'art : l'art de plus en plus blanc, de moins en moins clair...

CECI EST BEAU !!
Bref, Reza nous dit tout. Et je vous donne ici l'extrait qui a inspiré le titre de mon blog, et qui se situe au climax de la pièce.
Peut-être que l'ambiance ne rend pas bien, là, comme ça, mais tout est caustique, tout est précis, en restant très naturel et très oral ! Il faut voir Arditi, Vaneck et Luchini s'emparer de ça et le transcender. Les rôles ont été écris pour eux, figurez-vous, et quand on les voit jouer, ça prend tout son sens.


Yvan : Je vous fous la soirée en l'air, moi, moi je vous fous la soirée en l'air?
Marc : Oui, oui, ne t'excites pas.
Yvan : C'est moi qui fous la soirée en l'air?
Serge : Tu vas le répéter combien de fois?
Yvan : Attendez, attendez, répondez-moi, c'est moi qui fous la soirée en l'air?
Marc : Tu arrives avec trois quarts d'heure de retard, tu ne t'excuses pas, tu nous saoules avec tes pépins domestiques ...
Serge : Et ta présence veule, ta présence de spectateur veule et neutre nous entraîne Marc et moi dans les pires excès. Parce que sur ce point, je suis entièrement d'accord avec lui. Tu crées les conditions du conflit.
Marc : Et cette mièvre et subalterne voix de la raison que tu essayes de faire entendre depuis ton arrivée est intenable.
Yvan : Vous savez que je peux pleurer, là. Je suis capable de pleurer, là.


Et le hasard fait bien les choses, puisque c'est grâce à un autre extrait de cette même pièce que j'ai réussi l'audition de la Scène sur Saône, mon école de théâtre dans laquelle j'entre en septembre, pour suivre une formation professionnelle d'Art Dramatique ...
Cette même pièce sur laquelle je suis tombée à l'oral du bac lors de l'épreuve de Français ...
Vous comprenez à quel point je suis attachée à Reza, et à "Art" !!


Oh et puis, je viens de penser à un truc : la vie c'est quand même mieux avec un épluche légume. Alors, lecteur, si tu revendique le titre de 3 000ème visiteur, et que j'aime tes arguments, alors ma plume sera à ton service ! Remporte la couronne du Trouamilcébo, et alors je te rédige ce que tu veux. Une dissertation, un poème, une chanson, un article, une déclaration d'amour... Du suspens, de la passion, de l'ironie, de l'érotisme, demande moi tout et je t'exauces ! 

... tu as bien compris, lecteur, que je n'ai aucun moyen de savoir qui sera vraiment LE 3000ème visiteur, alors plus ton projet est fifou, plus il est mothafuck et plus tu as des chances de le voir réaliser !!

Vos idées les plus folles seront classées, ordonnées, et réalisées avec amour .


Jamais comme on veut




"   Tu m'écris, il pleut à Montréal
Tu me dis, dis que je t'ai fait du mal
Je te lis, il neige à Paris
Le monde tourne à l'envers ces temps ci

Je sais qu'j'suis parti en coup d'vent
Et que ça ne t'a pas plu
Que je n'ai pas pris le temps
Le temps de te dire salut
Mais les amours sont mortes
C'est trop tard, j'ai franchi la porte

Et toi tu pleurs comme une madeleine
Et moi je suis triste comme les pierres
Je sais, je t'ai fais de la peine
Mais y a pas de bonnes manières
Pour se dire Adieu
Ça se passe jamais comme on veut  "
Paris / MontréalLes Cowboys Fringuants

Juillet.
Moins 5. L'amitié a bon dos.
Moins 4. L'amour s'installe sans qu'on fasse gaffe.
Moins 3. Les quatre heures de train Annecy-Marseille font peur.
Moins 2. T'es parti pour de bon.
Moins 1. T'es revenu pour de bon.
Juillet : il n'y avait pas de bonne manière pour se dire adieu.

Je pensais que ce serait long, une vie sans toi. En fait, j'ai plus assez d'amertume pour être méchante, ni même assez pour être triste : les choses et les gens ont tout emporté. Bien sûr, il reste quelques non-dits, quelques reproches encore que j'aimerais te faire, maintenant que je suis guérie. Mais ce que je vois, c'est qu'on a fait une longue route ensemble, et qu'on s'en est super bien sortie. Tu prendrais ton air triste et tu dirais arrêtes, avec le mal qu'on s'est fait. Mais avec le recul, il ne reste que les bonnes choses : elles survivent au reste.

Supertramp, je sais pas si t'as réussi à amasser de belles choses au dessus des merdes qu'on s'est créé, au dessus des angoisses et des nuits sans sommeil qu'on s'est donné parce qu'on a été trop cons. Mais je l'espère. Parce que pour moi, plus le temps passe, plus je crois que notre amour d'ados était beau, était vrai, et mérite de rester un souvenir agréable. Je crois que si ça a raté, c'est qu'on était pas fait pour être adultes ensemble. Non, nous on était fait pour avoir 16 ans, 17 ans, pour dormir à la belle étoile en rêvant d'un voyage en Inde, pour s'offrir des babioles colorées, pour croire qu'on pouvait faire un monde à nous où la musique serait la seule loi à respecter. Pour Into the Wild, V pour Vendetta, les révolutions d'enfants.

Je sais que cette idée est un peu vieillotte, mais peut-être qu'elle va te plaire. En tout cas, elle m'aide à me dire que ça pouvait pas coller, qu'on était un peu trop vieux pour s'aimer encore comme ça. Que maintenant, les rêves deviennent concrets et qu'on a besoin d'autres gens pour les partager. Peut-être des gens qui les ont rêvés, eux aussi, allongés dans l'herbe, les doigts pointés sur les nuages en disant "Promis, je t'emmène là-haut, prends ta guitare et quelques bières et ça nous suffira, ça nous suffira". C'était bien, de faire tout ça avec toi. De partir pour de vrai, aussi, un peu, pas assez.

Voilà comment j'y pense. On était fait pour être ados ensemble, et on s'est rendus heureux : maintenant on a vieilli. Oui, 20 ans c'est pas grand chose, mais c'est déjà ... plus pareil. J'ai pas besoin de te l'expliquer, de toute manière, tu l'as compris bien avant moi. Alors ouais, même si t'es pas là, je continue de t'écrire, quand j'essaye de penser aux amours de jeunesse, quand je veux faire une histoire attendrissante ou bien quand je tombe sur les Cowboys Fringuants. Je continue, parce que notre amour est mort, et parce que c'est pas forcément quelque chose de sombre et de terrifiant, c'est aussi quelque chose de simple sur lequel on peut chanter.

La seule chose que je regrette, c'est que tu me répondes jamais, Supertramp. T'es le seul qui sait pas ce que j'ai dans le coeur, j'avoue que ça me peine. C'est qu'on puisse pas donner une belle fin à cette histoire, qu'on puisse pas bricoler un semblant d'amitié derrière ça. Je sais même pas si c'est parce que t'as mal, parce que t'as peur, parce que tu t'en fous ou parce que tu ne comprends pas. Alors peut-être que si tu passes par là, tu finiras par comprendre.

Quoi te dire? J'ai grandi. Pas trop, non plus, faut pas exagérer, mais en tout cas : j'ai compris. J'ai compris que t'étais la bonne personne à aimer entre mes 15 et mes 20 ans, que je me suis pas trompé. Mais au delà, c'était pas possible. Alors, maintenant, je lis la suite du livre : j'aime ce qu'il faut aimer entre les 20 et les 25 ans, sans trop penser à ce qui vient après. Sans trop penser qu'un jour il va falloir trouver la seule, la bonne, l'unique personne et que ça va être galère. Qu'on va en voir, toi et moi, des déceptions avant d'arriver à ce qu'on veut vraiment. Mais on va découvrir des tonnes de choses, des tonnes de facettes de l'amour et des alentours, et ça aussi, c'est une aventure.

J'te souhaite bonne chance, j'ai envie que tu trouves. Que tu tombes sur des filles bien, qui arrivent à te comprendre, qui t'aiment pour toi tout en entier, qui te fascinent et qui te donnent confiance. Peut-être même que t'en as trouvé une, là, en ce moment, et alors profites-en bien surtout.

J'espère qu'un jour, tu vas répondre, Supertramp. En plus, tu te sentirais con si tu me croisais par hasard, tu saurais pas comment t'y prendre. Tout ce que je peux faire, c'est laisser cette porte-là ouverte. Que oui, je trouve ça nul que tu m'ai pas dis toi-même que tu voulais couper les ponts, que oui, ça m'a énervé d'apprendre ça par quelqu'un d'autre, comme si t'étais pas capable de m'affronter. Que oui, je t'en ai voulu, beaucoup, pour ne pas avoir respecté les termes du "contrat" qu'on s'était fixé. Mais on a une occasion, une occasion en or d'être zen, de laisser ça derrière nous et peut-être même de bien s'entendre.

Allez, la Force est avec toi.


dimanche

L'expérience Subway !




Vous aussi, vous aimez aller à Subway pour pouvoir personnaliser entièrement votre sandwich. Ah, le doux parfum des pains au Parmesan & Origan, à l'Avoine et au Miel, ces belles tranches de bacon et de dinde fumée, ces poulets en sauces épicées, ces légumes frais ... Sans parler des savoureux cookies aux noix de macadamia et aux framboises !


Je suis sure que vous mettez vos sales doigts gras sur la vitre, bande d'enculés. 

Et oui, j'ai testé pour vous et rien que pour vous l'Expérience Subway !

Je viens d'être reçue dans une école de théâtre, et comme vous le savez ...

... ah non, vous allez pas me refaire ce coup-là, vous savez très bien qu'avant de faire toutes ces CONNERIES sur internet, je suis comédienne, moi ! Mais si, je vous assure, bordel de merde.

Donc, je viens d'être reçue dans une école de théâtre, et je paye une partie des frais ! Alors, pour faire comme dans les films américains, je travaille à Subway et je fais des sandwichs. Je suis une sorte de Mary-Jane Watson, en fait. C'est un cliché que j'adore, ça, la meuf qui enfile un tablier en rêvant de mourir sur scène, c'est merveilleux. Complètement cheated comme concept, mais merveilleux.


Qui ose dire que je ne suis pas crédible en Fée Sandwich ?!
Enfin, à Subway, on fait pas que faire des sandwichs. Sérieusement, c'est la première fois de ma vie que je bosse dans un fast food, je pensais que j'allais faire-des-sanwichs point à la ligne. Tu rigoles. Déjà, la caisse enregistreuse, c'est ma pire ennemie. Après, à l'ouverture et à la fermeture du resto, c'est juste la panique. Passer d'une chambre froide à l'autre, mettre des bidules dans des machins en oubliant surtout pas, ici, et là, tes initiales et la date, pense à l'étiquette, le four, les pains, non attends mets des gants pour celui-là, là tu comptes ceux-là et tu divises... Des chiffres, des chiffres, des chiffres. Vérifier sans arrêt que tout est bien allumé, ou éteint, ou fermé, ou à sa place.

Le rush de midi.
Et puis, nettoyer. Partout, et tout le temps, mais attention ! Y'a genre, quatre produits de lavage et quatre lingettes différentes. Surtout pas se planter. Ah non, ça ... surtout pas ... Et quand il s'agit de laver la salle, alors là. On découvre que les gens ne savent pas manger. Bon, bien sûr, le plus rigolo, c'est faire des sandwichs, sauf quand on a du mal à apprendre les recettes par coeur. Et oui, toi, petit con, qui demande un Italien BMT, tu ne sais PAS que je ne sais PAS ce que c'est qu'un BMT, et tu ne peux pas simplement dire que tu aimerais 4 jambon 6 salami 6 pepperonni car tu ne sais PAS vraiment ce qu'est un BMT. Voilà, toi-même tu ne sais pas. 

Et tu ne sais pas non plus que quand je te demande quels légumes tu veux, j'en ai rien à foutre des olives et des poivrons. Moi j'attends "salade". Parce que c'est ce que je mets en premier, "salade", bon sang, tant que tu dis pas "salade" je peux rien faire et j'attends comme une greluche. Mais je reconnais que c'est avec les sandwichs qu'on peut faire les meilleurs bourdes. Comme se tromper de sauce, et faire un regard de chien battu en disant "vous voulez que je vous le refasse?". Comme se tromper dans la caisse et offrir boissons et desserts à deux clients. Comme jeter un Steak&Cheese par terre, pour faire joli. Comme se prendre la porte du - AÏE !


Let's spread milk as love.
Enfin.
J'avoue que j'adore ce job. Déjà, parce que j'aime beaucoup Subway, et je continue d'aimer même en sachant d'où vient ce qui est sur le comptoir. Ensuite, sérieusement, se faire son propre sandwich, c'est génial : personne ne me fera jamais de sandwich aussi bon que ceux que je me prépare. Et puis, ça oblige à rester dynamique, à faire des choses dont je n'ai pas l'habitude dans mes études de rat de bibliothèque : être tout le temps debout, courir, compter, être agile et précise, ne pas crier quand on se brûle ou quand on se coupe...

Juste, les amis, la prochaine fois que vous allez à Subway, ne mettez pas vos doigts sur la vitre. C'est gentil.
Et si vous êtes d'Annecy, venez me dire un petit bonjour !

J'ai une casquette très, très sexy. 



jeudi

Doors wide shut (cheaters only)


Y'a deux catégories de personnes.
... hahaha !
Non, sérieusement. Ceux qui ferment les portes, ceux qui ouvrent les portes.


Je veux bien croire qu'il faut "de la mesure en toute chose" mais parfois, le manichéisme nous rattrape, on y peut rien. Vous n'avez qu'à mieux regarder la vie, au lieu de faire des réflexions ridicules. Je vous parle des petites portes qui se trouvent entre les zones du cerveau, et un peu partout dans le corps, et qu'on fait grincer pour mieux se concentrer, pour avoir moins peur ou pour oublier.



Fermer la porte, tourner la page, mettre de côté ou mettre dans une case, milles et unes expressions pour exprimer tout ce qu'on avorte, tout ce qu'on planque et qui continue de grandir à l'intérieur. On est de drôles d'animaux, à ne rien vouloir laisser sortir, à vouloir tout garder en soi dans une pudeur ridicule et maladive. Ne pas dire qu'on a peur, ne pas dire qu'on a mal, et ne pas dire qu'on aime, surtout.


Des petites portes, donc. Bien utile, tu le sais, tu t'en sers souvent, et moi aussi, alors je ne vais pas le nier. Comme souvent, la première personne qui m'a parlé des petites portes, c'est ma Maman. Pour m'expliquer que parfois, on pense que les gens sont de notre côté, mais qu'ils sont malfaisants, et qu'il faut s'empêcher de se faire du mal. Alors on les mets dehors, et on pousse le loquet. On est en sécurité. Et ma Maman, elle est très finaude, elle avait bien compris qu'avec mon coeur d’artichaut et mes poings en mousse, j'allais avoir besoin de huiler les gonds de toutes les vannes en fonction dans ma tête de piaf.


Voilà, comme ça.

A nos âges ... oui, quand je dis "à nos âges", je parle des 20-25 à peu près. Donc, à nos âges, quand on a fini de faire nos adolescents et qu'on se calme un peu, on a deux sortes de personnes : les gens qui ferment, et les gens qui ne savent pas fermer. Les gens qui ferment sont souvent super zen, avec beaucoup d'aplomb, très catégorique : si un truc ne va pas, zou, direct à la benne à ordure. Un pote fait un coup de pute? Slam the door. Une nana qui se casse? Slam the door. Le père qui pète un boulon? Slam the door. Sur les déceptions, sur les souffrances, sur les morts, aussi. Sur les morts, surtout. Parce qu'après tout, il faut avancer, et on peut pas rester là à chialer. Parce que c'est plus facile avec les vannes fermées.

Puis t'as les autres. Peut-être qu'ils font semblant, ou peut-être qu'ils essayent vraiment, mais y'a comme un problème. Peut-être une courroie mal fixée, j'en sais rien, mais impossible de refermer. Tout s'engouffre, c'est l'invasion. C'est toujours difficile pour eux de dire "adieu", et même "au revoir" c'est pas facile; ils essayent toujours de réparer, d'arranger, de reprendre contact ou d'être en paix avec ce qui se passe à l'intérieur, vu que rien ne peut sortir. Pas faute d'essayer. Aucune protection, ou alors parfois, comme un sursaut, une sorte d'instinct qui les conserve et les maintient quand même en vie.


Vu qu'on est sur mon blog, comme d'habitude, c'est de moi que je vous parle. Un peu, au moins. Moi, donc, et mon incapacité à fermer les portes. Je voudrais bien dire que c'est un choix, de garder ma maison ouverte, d'y inviter tout le voisinage, de faire à bouffer pour 500 et tout nettoyer derrière. Quand y'a plus de place, il faut construire un nouvel étage, un garage, creuser un souterrain, déplorer des trésors d'inventivités pour agrandir l'espace.

Le point commun entre moi, qui ouvre, et toi, qui ferme, c'est qu'on est fatigués.
Maintenir tous les verrous en place, c'est aussi crevant que de devoir rajouter un étage. Quand on a tout refermé sur soi, plus personne ne rentre, mais c'est pas forcément une bonne chose : parfois, les gens ont envie de venir faire un tour. Même si c'est pas longtemps, juste se sentir plus proche de toi, un peu moins loin. Et moi, parfois, j'aimerais bien être toute seule, dans un coin de vide, sans un million de bibelots bariolés et bruyants.

Encore une fois, y'a pas de bonne manière de faire. 

J'ai bien essayé de me dire que c'était un choix, donc. Mais j'ai finalement du me rendre à l'évidence : il y a des aspects de soi qu'on ne choisi pas. Quand au bout de plusieurs intrusions indésirables, je suis allée jeter un oeil aux battants de portes, j'ai bien vu que c'était fichu. L'avantage, quand on laisse tout ouvert, c'est que plein de gens très sympas vous donnent un coup de main. Plein de gens adorables, pleins de bonnes intentions, qui ont voulu m'aider à passer le trop plein par les fenêtres, à chacun sa technique : un peu de méditation, un peu de sport, lit donc ce livre, parle-moi, pense à autre chose, concentre-toi sur le travail, essaye de l'écrire, boit donc un coup. Pendant que je me repose, ils prennent des pelles, et foutent le bordel dans le champ du voisin.

Mais ça marche pas. Si vous lisez ce blog, il vous suffit de quelques articles, vous savez que ça ne marche pas. Et le pire, c'est que, j'ai dis "intrusions indésirables", mais la plupart du temps, vous avez invité les emmerdes chez vous. En leur disant de ne pas oublier le pack de 6.

C'est pour ça que j'admire ces gens qui arrivent à s'enfermer à double tour ! 
Très sérieusement, je les admire.

Mais en même temps ... bah, comme je l'ai dis : on ne décide pas toujours de soi. Alors il faut bien apprendre à s'aimer un peu. Moi, pour m'aimer, ce que je me dis, c'est qu'au final, à force de fermer toutes les portes, on se refuse des aventures.

Des tas de choses géniales arrivent quand on finit par s'ouvrir un peu. Quand on se force à sortir, quand on se force à filer un coup de main, ou à essayer de comprendre. Et ça peut être trois fois rien, ça peut aller d'un film qu'on vous conseille à un pote qui vous demande du fric, j'en sais rien. Parfois, vous soupirez, vous dîtes oui, vous ouvrez grand les portes. Et il se passe des choses magnifiques.

Déjà, y'a des moments géniaux. Camper au bord d'une route. Finir la soirée avec des gens qu'on a redécouvert. Hurler de rire. Puis, y'a des choses plus fortes : mieux se connaître, ou mieux connaître un bout de soi. Apprécier quelqu'un de nouveau. Pardonner. S'excuser, aussi. Se faire un ami, un vrai. Apprendre quelque chose de captivant et de déterminant. Prendre une décision importante. Aider. Et puis, aimer, aussi, forcément.

Moi, j'ai souvent peur. Peur d'aimer, surtout, on sait où ça mène toutes ces conneries. Mais si vraiment je me braquais, je serais une trouillarde finit. Je ne serais pas une aventurière. Et -oh putain- être une aventurière, c'est tellement excitant. 

Donc, pour faire la paix avec ce qui se passe dans mon crâne, et pour me donner la sensation que c'est moi qui ai fait mon choix, je regarde ceux qui ferment, et je leur demande :

" Elle ressemble à quoi, la vie à double tour? C'est quand, la dernière fois que vous avez pris un risque? "

Prendre des risques...
Si c'était à ma porte que Gandalf avait frappé, en me disant : " Eh, Anouck, ça te dit de prendre le risque de te faire éviscérer et / ou carboniser par un putain de dragon géant ? " je pense que j'aurais dit oui. Alors, une histoire d'amour, à côté de ça, est-ce que c'est si effrayant?

Et à chaque fois que je me balade au milieu des courants d'air, je pense à tous les risques que j'ai pris en laissant entrer chez moi des gens et des choses improbables. Aussi improbables et inattendus que tous les héros de tous les films, de tous les romans que j'adore. Au final, tant pis s'il faut douiller pendant deux ou trois chapitres. Y'aura forcément des morts, des blessés, des drames, des choses monstrueuses et absolument dramatiques : des trahisons, des disputes, des éloignements, des incompréhensions, des injustices... tout ce qui fait les bons films, tout ce qui fait les bons romans.


Les choses inattendues et les choses improbables sont remplies d'une énergie presque mystique, incroyablement forte : ça peut vous exploser à la tronche, ça peut vous rendre heureux. Ce sera peut-être juste une égratignure, et ce sera peut-être juste 5 minutes, 10 minutes de bonheur.

Laisser les portes ouvertes, c'est tout prendre.
Au sens que tu veux.

Tout. Prendre.


... même un peu de lait qui danse.

http://www.youtube.com/watch?v=oyVJsg0XIIk


samedi

Le laïus de la célibataire


S'il y a une chose que je ne supporte vraiment pas chez moi, c'est ma capacité à l'auto-caricature. Ma maman me le dit souvent : "Ne deviens pas une caricature de toi-même!". Ami lecteur, tu dois savoir que ma maman a presque toujours raison, et qu'elle dit des trucs vachement bien (contrairement à la tienne, qui suce des pégases).

Mais il y a quelque chose que ma maman oublie, c'est le potentiel créatif de la caricature. Et que quand on écrit vite fait, il nous en faut une bonne dose pour démarrer (on peut en discuter, si vous voulez). Je pars du principe que rien ne se fait sans caricature. Ok, ok, il faut couper les grosses ficelles et détruire les bases pour s'émanciper du carcan des etc, etc, etc. Alors je suis peut-être pas une pointure en matière d'écriture, mais les grosses ficelles, ça marche.

Et je refuse d'écrire des trucs qui ressemblent à ça : http://ruthgarbage.canalblog.com/   sous prétexte d'être une originale. Oh non, c'est trop bon, je vous donne un extrait, je ne résiste pas, préparez vos sceaux à vomi :

La course à la recherche de la cible noire emmène le cerveau vers le silence infini. Peut-on pourtant désigner l'ascension du corps de brume, comme une montée sinusoïdale vers un objectif utile ? Chacun est libre de définir la réponse à cette question dans la lecture des cavités du visage. La pluie n'est qu'un immondice destructeur de la parole du veilleur, c'est pourquoi le coureur cherchera à en faire abstraction. Le sport est-il cependant un suicide intellectuel ?"

Voilà, si c'est votre kiff, pourquoi pas, hein ...

Donc, aujourd'hui, je fais un laïus très, très mainstream. Eh oui, je fais partie des gens qui disent "mainstream", même si ça fait hipster au possible. Décidément, toutes ces digressions nous emmène loin du sujet : le laïus de la célibataire !

" Ah, qu'il est bon d'être seule et libre ! " clament-elles. Enfin, clamons-nous, puisque comme vous lisez la gazette locale, vous savez que je suis livrée à moi même pour la première fois depuis bien, bien, bien longtemps. Mon dernier célibat total (j'entends : pas le moindre morceau de mouche ou de vermisseau, pas d'amourette en vue, rien de rien, walou) remonte à des temps immémoriaux. Non pas que je cherche à me la péter, hein ! It's just a fact.

Comme je ne sais parler que de moi, je vais d'abord vous dire ce qu'il y a de VRAI dans ce laïus, en vous racontant un peu mes tribulations. Après, on passera à ce qui est FAUX dans cette caricature de merde.

Je me suis fais cette réflexion alors que j'étais assise sur le rebord d'un cliché. Enfin, le rebord de ma fenêtre, les pieds nus chauffés par le soleil pendant dans le vide, feuilletant un magazine... savourant un jour d'été dans une pose très teenage, yeux mi-clos, cigarette en main. Oui, je ne fume qu'en cas de cliché. Et il s'est passé un truc étrange, un peu comme quand vous ... bref, y'a des instants qui deviennent savoureux d'un coup. Vous avez vu milles rebords de fenêtre et milles magazines, fumé milles clopes sous milles soleil, mais ce rayon-là à cet instant-là, il est parfait. Tout est parfait.

Eh bah depuis que je suis on my own, je retrouve des tonnes de petits plaisirs. Non pas que mon ex était un terroriste, hein, non, mais disons que je passais à côté de ces moments là quand il n'était pas dans les parages. Je ne faisais plus vraiment attention. La clope à la fenêtre n'est qu'un exemple, une image pour dire : quand vous êtes seule, vous devenez très vite "enfin" seule. Il n'y a que vous. Vos ongles de pieds, votre culotte, vos racines de cheveux, vos crottes de nez.

Et soudain, vous n'avez plus envie de faire d'efforts. La tenue, déjà. Ensuite, la parole. Il n'aimait pas un mot, une expression, un sujet de discussion? Vous portiez peut-être du jaune pour lui faire plaisir, j'en sais rien. En fait, vous n'avez jamais aimé le jaune. Oh, oui, avant, vous aimiez bien, mais maintenant, vous avez revu votre copie sur le jaune, sur le parti socialiste, sur les bienfaits des épinards, sur le base jump, que sais-je. Non, vous n'étiez pas sous contrôle, bien sûr : simplement, vous avez avancé avec quelqu'un. Et quand on marche avec quelqu'un, on l'apprivoise. On s'adapte. On découvre de nouvelles choses et on se complète grâce aux différences !

C'est ce qui est merveilleux dans un couple. Et c'est ce qui rend le célibat savoureux : personne ne vous complète. Vous pouvez vous complaire dans tout votre égoïsme, dans toute votre immaturité, votre irresponsabilité ! Vous redevenez une ado. Demandez à ma mère, en ce moment, elle a du mal.

Attendez, y'a plein d'autres trucs, encore ! Si vous êtes aventureuse, c'est juste le début de l'orgie. J'exagère, hein, mais vous saisissez l'idée. Je rappelle au passage que ceci est un blog, ce n'est pas la vraie vie, alors ne soyez pas jaloux, les amis : entrer dans un bar en sachant que la nuit vous appartient, c'est délicieux. Déjà, vous rencontrez du monde. Mais surtout, ça vous rend plus ouvert ! Je ne parle plus de vos cuisses, les amies : vous allez reprendre l'habitude de vous intéresser à une nouvelle personne. Une ? Des. Des tas de nouvelles personnes.

C'est grâce aux gens qu'on apprend qui on est. En tout cas, moi j'y crois : c'est par autrui qu'on se construit. Et en tant que célibataire, on rencontre beaucoup plus de monde. Cette fille a une copine? Pas grave, elle vous parle du traitement de la violence chez Tarantino, c'est kiffant. Ce mec est gay? Tant pis, il vous invite à l'expo de son frère qui est sculpteur, ça peut pas être pire que Ruth Garbage (voir plus haut, bande de cons).

Et on ne le dis pas assez, mais le sexe, c'est quand même cool.

Maintenant on passe au dark-side du célibat.
Ah, qu'il est bon d'être seule et libre ! " clament-elles. Mais deux jours plus tard, on en est à " Ah, que je me sens seule et incomprise ! ". Si être seule attire du monde, ça n'attire pas forcément du beau monde. On se tape un ramassis de débiles qui deviennent vite lourd. Eh oui, personne ne vous comprend. Mais surtout, quand vous rentez chez vous à quatre pattes, et que vous vous endormez sur le siège des toilettes, personne ne viendra vous aider. Quand vous perdez votre disque dur, même combat : vous êtes seule dans votre caca. Eh ouais.

Et pour ce qui est de la drague, alors là ... bonjour les embrouilles. Une fois que le coeur s'est bien reposé, il a envie de jeter son dévolu sur n'importe quoi : un peu comme avec un gamin qui se réveillerait dans un corps de trentenaire. Faut tout réapprendre. Ne pas s'emballer pour - eh ! Eh, stop ! Arrête, ducon, revient, c'est ton prof de maths, putain ! Vous voyez l'idée. Du coup ça devient un peu difficile de - eh ! Non, pas encore ! Reste ici, j'te dis ! 

Mais ça dépend des personnalités. La constante reste la suivante : au bout d'un moment, on a trop d'amour en nous, il faut bien que quelqu'un en prenne un bout. Mais on continue de dire " Ah, qu'il est bon " et d'entretenir le stéréotype de la jeune femme célibataire heureuse de vivre. Il y a toujours anguille sous roche. Attention, attention : à nos âges ! Bien sûr, que des gens restent célibataires et sont heureux, le couple n'est pas le seul et unique moyen pour atteindre du bonheur ! Je suis pas conne.

Ce qui est problématique, c'est quand on a envie de profiter de son célibat pour s'amuser un peu. Alors là, c'est la foire aux emmerdes : libertine, salope, catin, etc. En gros, vous acceptez de coucher avec n'importe qui. Si c'est ce qui se dit de vous, changez d'amis, il n'y a rien d'immoral à refuser de coucher avec la même personne pendant plus de deux mois, ou de refuser d'appelle ça "une relation de couple". Ce qui arrive à vos petites fesses toutes douces ne regarde que vous, après tout. Attention à ceux qui flairent votre sympathique ouverture, et qui pensent que les badge VIP sont gratuits. Donc, des déceptions, des jalousies, des faux-semblants ... et de l'autre côté, on peut gaffer aussi, et devoir dire des choses pas très amusantes pour se faire lâcher la grappe.

Globalement, ce qui m'agace dans les laïus de célibataires, c'est cette espèce de fierté arrogante à être seule, comme si c'était un choix. Comme si la réalisation de soi en tant qu'être humain, en tant que femme, résidait dans le fait de vivre sans personne à côté de soi. C'est ridicule. L'amour est partout, pas besoin d'un couple pour s'en rendre compte : l'amour, c'est votre frangin qui vous prête un DVD et qui dit rien quand vous lui dîtes que vous l'avez perdu. L'amour, c'est votre coloc qui vous tient les cheveux quand vous vomissez et qui vous borde en faisant des blagues douteuses, alors qu'il est super inquiet. L'amour, c'est quand on vous ta-pote l'épaule, pour vous dire que ça va aller, que ça va passer, que le reste est plus important.

Les célibataires imbuvables sont ceux qui n'ont pas compris ça, et qui pensent que " L'amour, c'est de la merde ". Les célibataires imbuvables sont celles qui pensent qu'être féministe, qu'être indépendante et forte, c'est refuser de sortir avec un homme : et donc, c'est encore se définir en fonction d'eux (échec total). C'est surtout croire que le célibat, comme le couple, est un choix de vie.

Ok, ok, ça va paraître extrême, mais est-ce qu'on a vraiment le choix? Je veux dire ... j'ai beau dire que j'ai "choisi " d'être seule, c'est pas tout à fait vrai. Ok, j'ai participé à la rupture d'origine, et je ne cherche pas à me remettre avec quiconque. Mais si un jour, devant ma porte, y'a une jolie petite rousse ou un grand brun qui me retourne l'estomac, est-ce que j'ai vraiment le choix? 

Maintenant que vous connaissez mon style de proie, veuillez m'envoyer toutes les petites rousses et tous les grands bruns que vous connaissez, merci bien.

Si vous voulez réagir à mes horreurs, je vous en prie ! Je trouve que ça manque cruellement de débats, ici. Alors pitié, pitié, dîtes moi que j'ai tort. 


Prenez soin de vos narines !




Appel aux génies scientifiques !


Amis des labradors, bonsoirs !

UNE FILLE NUE + UN CHAT
= VOUS REGARDEZ CET ARTICLE
J'ai un truc à vous demander, remettez vite vos doigts dans vos nez, histoire de rester concentrés. Ok, here we go.

Je ne crois pas que vous connaissiez la Théorie du Bluff-Éponge. Non, vraiment, ça m'étonnerait, vu que c'est moi qui l'ait inventé : le Bluff-Éponge, c'est une technique ninja à visée socioculturelle qui est à la portée de tous, avec un peu d'entraînement. Mais entre de mauvaises mains, cette technique ancestrale peut être instigatrice de grandes souffrances ...




Non, attendez, je vais commencer par le service que je vous demande, sinon je vais vous perdre !

Voilà, comme vous le savez, je suis un ersatz d'écrivain, et...
... comment ça, t'étais pas au courant?!
... sérieusement, tu croyais quoi, que j'étais une pauvre blogueuse sans expérience, sans ambition, sans chalutier ?! Putain, mais l'écriture, c'est ma vie, merde, d'où tu me parles, là ?!


LOUTRE.
Bref.
Mes camarades de toujours se souviendront de mes grands chefs d'oeuvre (Square, Heckling City, Le Dernier Testament (La Bible comme vous ne la lirez plus jamais), Que sont-ils devenus) et seront contents de savoir que je me sors enfin les doigts du cul après deux années de néant créatif. Pendant ce temps là, j'écrivais des chansons et je faisais des vidéos sur le net, on ne peux pas tout faire.


Alors, mon nouveau projet, c'est un truc génial, qui se résume en une ligne :
PUTE BIONIQUE DU FUTUR

Je vous en dis pas plus. Mais vous allez kiffer votre race.




Je fais ici appels aux petits génies que j'affectionne le plus : les spécialistes de SF, les pros des paradoxes temporels, les experts en nano-technologies. J'ai besoin de connaissances pas forcément extraordinaires, mais suffisantes pour me projeter d'ici 3 ou 4 siècles. Génies scientifiques, je vous ai moqués, je vous ai raillés sans vergogne, maintenant j'ai besoin de vous et j'implore votre pardon.

Alors, TOI, camarade, que tu connaisses bien ou que tu ignores la personne fantastique que je suis, il te suffit d'un petit commentaire ici-bas pour que je te joigne, que je t'explique mon projet fou, et que tu me dises si ça vaut le détour. J'ai besoin de tes conseils, de ta rationalité et de ton imagination à toute épreuve !

Les articles sont comme les pénis : s'ils sont trop grands, ils se brisent en deux en essayant d'entrer. Alors je m'arrête là, je parlerais de la théorie du Bluff-Éponge plus tard !

Prenez soin de vos narines.




dimanche

R' humeur.


L'avantage de venir d'une petite ville, c'est que même quand les zonnards, les pochtrons et les lycéens changent de tête, on s'y sent toujours chez soi. Globalement, le pitch reste le même. Retourner sur Annecy, c'est comme revoir une saison de Friends, la 3 ou la 8, après tout quelle différence. Même herbe fraîche, mêmes paquets de chips, mêmes heures et lieux de rendez-vous. Avec les mêmes gens, bien sûr.

Les gens, je les aime. Tu vois de qui je parle. Dans votre patelin, vous avez votre bande de vieux poteaux du lycée (ou de votre ancienne fac, ou de votre collège, allez, on s'en branle), ça peut être une grosse plateforme de 25 gugusses comme un petit noyau de 3 "vrais" potes. Ce que vous appelez "vrais" potes. Alors bon, moi c'est entre les deux, disons. Et j'ai toujours eu une passion pour les dynamiques de groupes, pour les petites embrouilles locales et surtout, surtout, pour les joies partagées et autres conneries qui font que ta vie passe en 720p. Voir en 1080p. T'as compris.

Mais on a tous nos crises, avec nos moments de ras-le-bol. Chacun notre tour, on a notre lot de "fuck les gens", et des envies de se réfugier dans une Graoûte fort fort loin d'eux à tire d'elles. On les aime, pourtant. Mais parfois, bon, c'est un peu trop de haute définition.

Y'a un truc que j'ai compris, en partant enfin du nid familial, c'est qu'on grandit pas tous de la même manière, ni à la même vitesse : habitudes, train de vie, rythme de sommeil, alimentation, même ce qui se passe dans tes reins ça joue. 20 ans, c'est l'âge de l'envol, mon cul oui : c'est l'âge de la foire aux conneries. Tu te sens pousser une indépendance entre les derniers points noirs, tu sens un morceau de personnalité qui te déforme le slip mais en fait, en fait, on se ressemble tous : on fait pas notre vaisselle et on est en retard aux CMs. Pourquoi je te dis ça? Ah, oui. On grandit pas tous à la même vitesse, on a pas envie des mêmes choses aux mêmes moments. Ouais, ça peut sembler con, mais y'a un moment de vie où tu le comprends.

Alors, mes poteaux d'amour, dans leur montagne - dans NOTRE montagne adorée - aux abords de notre si joli lac, je sais pas quelle vitesses ils ont enclenchés, mais c'est plus la mienne, c'est sûr. Donc déjà, y'a un écart de rythme. Mais en plus, j'ai carrément l'impression qu'on est plus sur la même route.

Sérieusement. On en est revenu là, à se baver dessus, à se monter des mythos, à jouer aux drames, et à se mêler des fesses des autres. On en est revenu là, ou peut-être qu'on en est jamais parti. Enfin, moi, ça me gave qu'on se préoccupe de qui se glisse dans qui, de qui a voulu quoi, et du contenu de quelques putains de sms. Y'a plus aucun filtre critique. Critique ! Il est passé où, votre esprit critique, les poteaux? Vous l'avez fait tourné à 70° avec la housse de couette de votre frangine?

Vous écoutez vraiment tout ce qu'on raconte?
Vous répétez vraiment tout ce qu'on raconte?
Sérieusement, vous en êtes resté là?

A baver, à glousser, à raconter n'importe quoi sans même vérifier si c'est vrai, et surtout, surtout, sans faire attention sur qui vous marchez. Passer l'été dans cette ambiance, moi, ça m'angoisse, alors j'espère juste que d'ici le 1er juillet, ça va se calmer un peu.

Sinon, je passerais l'été avec quelques trios, quelques quatuors imperturbables, les rares qui ont su me rafraîchir lors de mon dernier passage parmi vous : les gars, vraiment, vous aviez presque raison sur tout. Presque toujours un temps d'avance, gavés avant l'heure de ce qui m’écœure tardivement, vous aviez déjà compris ce qu'était l'intimité alors que moi, je sors à peine de ma crasse adolescente.

Pour les autres, je vous aime toujours aussi fort. Mais y'a urgence, enlevez le surplus de cérumen. Si vous me trouvez mauvaise, moi je vous trouve un peu rapide dans le jugement. La toque vous va très mal.

On est tous des gosses. Tâchez de vous en souvenir.