dimanche

Simone, my love ...


Quelques miettes du Deuxième Sexe, par la brillante Miss Beauvoir : j’ai longtemps traîné les pieds en refusant d’en entamer la lecture. Mais il s’avère que cette femme … Enfin, c’est indescriptible. Lisez vous-mêmes.

- On se demande avec perplexité d’où peut venir l’ivresse de prendre et de combler si la femme prise et comblée n’est qu’une pauvre petite chose, chair fade où palpite un ersatz de conscience. Comment peut-il perdre tant de temps avec ces créatures vaines? Ces contradictions donnent la mesure d’un orgueil qui n’est que vanité.

- Ne sait-il pas que la sensualité des femmes n’est pas moins tourmentée que celle des mâles? Au nom de quelles valeurs ce grand orgiaque crache-t-il avec dégoût sur les orgies des autres? Parce qu’elles ne sont pas les siennes?

-  "Elle doit aller aux WC ! Et Costals se souvint de cette jument qu’il avait eue, si fière, si délicate qu’elle n’urinait ni ne brenait jamais quand il était sur son dos” : ici se découvre la haine de la chair, la volonté d’assimiler la femme à une bête domestique, le refus de lui reconnaître aucune autonomie, fût-elle d’ordre urinaire; mais surtout, tandis que Costals s’indigne, il oublie qu’il possède lui aussi une vessie et un colon; de même quand il s’écoeure d’une femme baignée de sueur et d’odeur, il abolit toutes ses secrétions personnelles : il est un pur esprit servi par des muscles et un sexe d’acier.

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