vendredi

Trouamilcébo


Les enfants, quand vous lirez cet article, vous serez peut-être le 3 000ème visiteur des Conditions du Conflit.
Pour l'occasion, je vous offrirais bien quelque chose de chic et de fonctionnel comme un épluche-légume, mais je sais que vous êtes bien au-dessus de ça ! Contrairement à moi, par exemple. Rapport à ma taille. Vous comprendrez.

3 000 ça fait beaucoup, surtout pour un petit blog qui ne provoque pas de rébellion, qui ne vous donne aucune recette de cuisine valable et qui n'est même pas toujours drôle. Je vous avoue que je voulais profiter des vacances pour écrire plein d'articles, sur plein de beaux sujets, mais comme avec le taff je suis aussi essorée que la salade dans vos Sub 30, je n'ai pas eu le temps. Alors, pour fêter les 3 000 visites du blog, je vous réserve trois surprises ! Des remerciement, une info en or et un concours improbable.


Déjà, je vais remercier tous ceux qui ont répondu présent à mon appel aux scientifiques pour mon projet de pute bionique du futur : ça m'a fait très plaisir d'avoir vos messages, même si je n'ai pas expliqué mon projet à chacun d'entre vous ! Il doit encore mûrir ...

VOS COMMENTAIRES ME FONT CECI

Mais de manière général, quand vous postez des commentaires, ça me fait chaud au coeur ! J'aimerais vous voir plus souvent. Et je me demandais si vous n'aviez pas des idées de génie. Je suis sûre que vous en avez plein, des thèmes d'articles, des défis à relever, alors cet été je suis toute à vous ! Ordonnez, j'obéis, et je suis certaine que de vos cerveaux complexes et bien huilés sortiront des merveilles.

Maintenant, pour pas non plus partir dans tous les sens, je vais centrer cet article sur un peu de culture, et sur le titre du blog : Les conditions du conflit. Vous êtes nombreux, très nombreux à ne PAS avoir posé la seule et unique question valable, à savoir : qu'est-ce que c'est que ce foutu titre. Alors je me dis que vous savez peut-être. Ou alors que vous n'êtes simplement pas curieux, mais je serais très déçue. Très, très déçue ...

J'ai démarré ce blog en septembre 2012, alors que j'entais en L3 de Socio et de Science Po à Lyon, après m'être usé les yeux sur Balzac et Villon en Khâgne. Il est de notoriété public qu' Anouck Champignon (moi-même) ouvre un nouveau blog tous les ans, en septembre, pour marquer le renouveau que symbolise la nouvelle rentrée. Ainsi ai-je ouvert "Hyposteak" lors de mon arrivée en prépa, "Entre les Genoux" pour la deuxième année, et avant, il y en a eu tant d'autres ! "Citseko", "Not a Blog", et pour les plus vieux, "No Dying Day" et "Link You"... 

HOW TO MAKE A BLOG
L'idée, c'est que chaque année, démarrer quelque chose de nouveau me semble tellement excitant que ça justifie un blog, selon mon système de valeur : le blog a alors une vague thématique, puis s’essouffle pour être remplacé en septembre prochain. Mais je vous annonce (pour ceux qui me suivent depuis "Tigerlily Grubb of Little Delving" et qui en ont ras les cacahuètes) que ce ne sera pas le cas pour Les Conditions du Conflit !

Vous avez bien entendu, ce blog survivra à ses grands frères et restera actif en septembre prochain. Les anciens articles ne seront pas supprimés, sauf si leur lecture vous donne vraiment des boutons.

Le titre vient d'une pièce de théâtre, "Art" de Yasmina Reza, dont je suis en train de lire un roman brillant, "Heureux les heureux". Cette femme est exceptionnelle, elle a une façon de décortiquer les rapports humains avec la férocité et la sensualité d'une lionne. C'est extraordinaire, si vous n'avez rien lu d'elle je vous conseille "Art" pour débuter. C'est l'histoire de trois potes, Serge, Yvan et Marc, qui s’apprêtent à se retrouver le temps d'une soirée. Mais Serge a fait une drôle d'acquisition : un tableau blanc, entièrement blanc, qui lui a coûté 20 000 franc. Le tableau suscite questions, suspicions, interrogations, puis très vite, angoisses et rages. Sur la toile vide, les trois hommes laissent exprimer leurs terreurs respectives.

C'est un magnifique tableau (haha) des relations d'amitié, plus précisément masculines mais pour moi le thème reste universel. L'amitié, donc, ou en tout cas les semblants d'amitié, mais aussi la fatigue de la 40aine, la peur du vide, et la peur de l'art : l'art de plus en plus blanc, de moins en moins clair...

CECI EST BEAU !!
Bref, Reza nous dit tout. Et je vous donne ici l'extrait qui a inspiré le titre de mon blog, et qui se situe au climax de la pièce.
Peut-être que l'ambiance ne rend pas bien, là, comme ça, mais tout est caustique, tout est précis, en restant très naturel et très oral ! Il faut voir Arditi, Vaneck et Luchini s'emparer de ça et le transcender. Les rôles ont été écris pour eux, figurez-vous, et quand on les voit jouer, ça prend tout son sens.


Yvan : Je vous fous la soirée en l'air, moi, moi je vous fous la soirée en l'air?
Marc : Oui, oui, ne t'excites pas.
Yvan : C'est moi qui fous la soirée en l'air?
Serge : Tu vas le répéter combien de fois?
Yvan : Attendez, attendez, répondez-moi, c'est moi qui fous la soirée en l'air?
Marc : Tu arrives avec trois quarts d'heure de retard, tu ne t'excuses pas, tu nous saoules avec tes pépins domestiques ...
Serge : Et ta présence veule, ta présence de spectateur veule et neutre nous entraîne Marc et moi dans les pires excès. Parce que sur ce point, je suis entièrement d'accord avec lui. Tu crées les conditions du conflit.
Marc : Et cette mièvre et subalterne voix de la raison que tu essayes de faire entendre depuis ton arrivée est intenable.
Yvan : Vous savez que je peux pleurer, là. Je suis capable de pleurer, là.


Et le hasard fait bien les choses, puisque c'est grâce à un autre extrait de cette même pièce que j'ai réussi l'audition de la Scène sur Saône, mon école de théâtre dans laquelle j'entre en septembre, pour suivre une formation professionnelle d'Art Dramatique ...
Cette même pièce sur laquelle je suis tombée à l'oral du bac lors de l'épreuve de Français ...
Vous comprenez à quel point je suis attachée à Reza, et à "Art" !!


Oh et puis, je viens de penser à un truc : la vie c'est quand même mieux avec un épluche légume. Alors, lecteur, si tu revendique le titre de 3 000ème visiteur, et que j'aime tes arguments, alors ma plume sera à ton service ! Remporte la couronne du Trouamilcébo, et alors je te rédige ce que tu veux. Une dissertation, un poème, une chanson, un article, une déclaration d'amour... Du suspens, de la passion, de l'ironie, de l'érotisme, demande moi tout et je t'exauces ! 

... tu as bien compris, lecteur, que je n'ai aucun moyen de savoir qui sera vraiment LE 3000ème visiteur, alors plus ton projet est fifou, plus il est mothafuck et plus tu as des chances de le voir réaliser !!

Vos idées les plus folles seront classées, ordonnées, et réalisées avec amour .


3 commentaires:

  1. Anouck t'es un Dieu, je te vénère ;) (j'ai aussi lu art mais c'était en seconde^^)

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  2. En tant que trouamilcébo auto-déclaré, je te présente ma requête :
    Je me doute que tu es familière avec les oeuvres de l'Oulipo et notamment la Disparition de Perec.

    J'aimerais donc que tu écrives une chanson en lipogramme, sans la voyelle de ton choix :
    -"e" si tu crois pouvoir, pour un instant, abasourdir ton imagination
    -"a" pour réussir sous les sifflets fervents d'une foule en délire
    -"i" pour le cas où tu penses qu'un succès mesuré est assez beau pour l'ego
    -"o" si tu n'es pas certaine de tes capacités d'écrivaine captivante
    -"u" enfin, si le challenge ne semble pas dans tes coredes

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  3. Et moi je veux une déclaration d'amour qui s'adresse à un orc, bon dieu d'bon dieu !

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